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Richard Randriamandrato a été dans la délégation malgache qui a pris part au sommet extraordinaire de la SADC, à Harare, Zimbabwe, le 31 janvier. |
Dans une lettre émise le 12 février, la SADC demande à ses États membres de soutenir la candidature de Richard Randriamandrato au poste de président de la Commission de l’UA. Il est le seul candidat de la région Afrique australe.
Le seul candidat de la région. C’est en ces mots qu’est présenté Richard Randriamandrato dans une lettre signée par Elias Magosi, secrétaire exécutif de la Communauté de développement des États d’Afrique australe.
“Cette lettre a donc pour objet d’encourager les États membres de la SADC à soutenir Richard Randriamandrato, un candidat de notre région, pour le poste de président de la Commission de l’Union africaine (UA)”, indique le dernier paragraphe de la missive datée du 12 février. Elle ajoute que cette demande s’inscrit dans une décision prise par le Conseil des ministres de l’organisation régionale en août 2024.
En introduction de la lettre adressée à chacun des seize États membres de la SADC, son secrétaire exécutif rappelle que, lors de sa réunion à Harare, au Zimbabwe, en août 2024, le Conseil des ministres de l’organisation “(...) a encouragé tous les États membres à apporter leur soutien aux candidats présélectionnés de la région de la SADC pour les différents postes à responsabilités au sein de la Commission de l’Union africaine [dont celui du président de la Commission]”.
Au départ, Madagascar et Maurice, tous deux membres de la SADC, avaient chacun aligné un candidat à la présidence de la Commission de l’UA. “Nous avons depuis appris que Maurice a retiré sa candidature, laissant Madagascar comme le seul État membre de la région de la SADC en compétition pour ce poste”, indique alors la lettre signée par le secrétaire exécutif de l’organisation régionale.
Étant donné que son candidat est le seul issu de la région Afrique australe en lice dans la course à la présidence de la Commission de l’UA, “Madagascar a écrit au Secrétariat pour solliciter formellement le soutien des États membres de la SADC pour son candidat”, indique la lettre. La missive émise le 12 février est ainsi également une réponse à la demande de l’État malgache.
Non contraignant
S’alignant sur les recommandations du Conseil des ministres en août 2024, la lettre signée par le secrétaire exécutif indique que le candidat malgache a le soutien de la SADC en tant qu’organisation, selon une source diplomatique. Seulement, il y a l’organisation et il y a les États membres. Par ailleurs, la missive n’est pas contraignante pour ces derniers. Comme indiqué dans la lettre, du reste, le délai avant le vote est relativement court.
L’élection du nouveau président de la Commission de l’UA se tiendra ce week-end, durant la 38e session ordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, à Addis-Abeba, en Éthiopie. Deux autres candidats se dressent face à Richard Randriamandrato: Mahamoud Ali Youssouf, ministre des Affaires étrangères de Djibouti depuis 2005, et Raila Amolo Odinga, ancien Premier ministre du Kenya.
Les trois candidats sont en campagne depuis plusieurs semaines. Ces derniers jours, une délégation malgache, dont Richard Randriamandrato, a effectué une tournée diplomatique dans huit pays africains, selon la synthèse publiée sur la page Facebook du ministère des Affaires étrangères. Maurice est le seul pays de la zone SADC visité durant cette tournée.
Bien qu’elle ait retiré sa candidature, le soutien de l’île Maurice au candidat malgache est incertain. Lors d’une rencontre avec le candidat kenyan le 6 janvier, “Navin Ramgoolam [Premier ministre mauricien] a exprimé son soutien à Raila Amolo Odinga, soulignant l’importance de renforcer les liens de Maurice avec l’Afrique”, a affirmé le média L’Express Maurice.
“L’élection [du président] se fait par vote secret et à la majorité des deux tiers des États membres [de l’UA] ayant le droit de vote”, est-il indiqué sur le site web de la Commission de l’UA. Outre le programme respectif des candidats, la proximité géographique, les liens historiques, ainsi que la langue et la culture sont aussi des critères qui pourraient être déterminants dans le vote à Addis-Abeba ce week-end.
Garry Fabrice Ranaivoson