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Une partie de la digue à Fasan’ny Karana a été aménagée pour y construire un portail. |
À Fasan’ny Karana, des constructions non autorisées ont été recensées, suscitant des inquiétudes quant à leur impact sur la stabilité de la digue. Face à cette situation, les autorités ont pris des mesures afin de limiter les risques.
Hier, aux alentours de midi, un homme était encore à l’œuvre, finalisant la construction d’un portail. Pour en permettre l’accès, une partie de la digue a été creusée, compromettant ainsi son intégrité structurelle. Un autre aménagement similaire a été observé dans le quartier, témoigne un riverain installé à proximité.
Les passants, interpellés par ces travaux, s’interrogent sur leur légalité. « Est-il vraiment possible d’effectuer ce type de construction ? », s’étonne Thierry, un habitant du secteur. Selon une source au sein du Fokontany Ankadimbahoaka, aucune demande d’autorisation n’a été déposée avant le début des travaux. L’information relayée sur les réseaux sociaux a suscité de nombreuses réactions, certains habitants exprimant leur crainte d’une montée des eaux du Sisaony, qui pourrait atteindre la chaussée si des mesures ne sont pas rapidement mises en œuvre.
Les autorités locales rappellent que l’habitat aux abords des digues pourrait être interdit à l’avenir. « À Madagascar, l’application des normes d’urbanisme reste une question sensible », souligne une source proche du dossier.
Un risque accru d’inondation
L’altération de la digue engendre des risques importants. « Un affaiblissement de cet ouvrage pourrait considérablement accroître la menace d’inondation, alors même que sa vocation première est de protéger les zones urbaines des crues », alerte un hydraulicien.
Ce dernier insiste sur le fait que l’effondrement des digues fragiliserait encore davantage les berges, déjà mises à mal par des constructions illégales. « La réglementation est pourtant explicite : toute construction sur les digues est strictement interdite. Malheureusement, l’absence d’intervention des autorités a favorisé le laisser-faire », poursuit-il.
Hier après-midi, une délégation composée de représentants de la CUA, de l’APIPA, du quatrième arrondissement et du Fokontany s’est rendue à Fasan’ny Karana après avoir été saisie par un riverain.
« Les contrevenants ont été mis en demeure, et la construction a été démolie afin de rétablir l’état initial des lieux », indique une source au sein de la CUA.
D’autres constructions illicites ont été identifiées lors de cette descente, et des mesures devraient être prises pour garantir la préservation de l’ouv rage et prévenir de nouveaux aménagements non autorisés.
Mialisoa Ida