Eaumicide

Il n’a fallu que de quelques heures de déluge pour que le niveau de l’eau dépasse la cote d’alerte en certains endroits de la capitale en particulier à Anosizato et Ampitatafika. 

D’habitude il faut plusieurs jours de pluies diluviennes pour que les fleuves autour d’Antananarivo sortent de leur lit. Les inondations sont bien localisées. Il s’agit des zones inconstructibles presque à fleur des rizières donc régulièrement inondées. La rapidité de la montée des eaux s’explique par le remblai des terrains cernant ces constructions. Tout a été remblayé ou presque d’Anosizato à Fenoarivo en passant par Ampitatafika. L’eau a du mal à sortir, faisant monter très vite le niveau d’Ikopa et de Sisaony.

En outre, l’expansion démographique pousse à l’extrême l’anarchie dans les constructions. Aucun permis, aucun contrôle. Tout le monde fait ce qui lui plaît et bonjour les dégâts. 

D’Ankadimbahoaka à Andranomena, de part et d’autre de la digue, jadis interdits de construire, est devenue naguère une agglomération à part entière. Curieusement, un projet financé par les bailleurs de fonds, essaie de renforcer les digues pour protéger la capitale des inondations. Chantier difficile étant donné la situation actuelle.

On tente ainsi de colmater ce qui peut l’être à défaut de pouvoir ériger un véritable rempart contre les inondations récurrentes.

À l’intérieur de la ville, les inondations constituent la tasse de thé dans les bas quartiers alors que les rues de la capitale n’ont rien à envier à l’Ikopa ou le Sisaony dès qu’il pleut. 

Certains  quartiers comme Andravoahangy, Besarety, Isotry… deviennent inhabitables avec l’eau qui stagne de manière définitive. Les solutions pour sortir la capitale de ce calvaire ressemble à un ensemble vide. La tâche est en tout cas titanesque. Des démolitions semblent inévitables pour créer ou curer des canaux d’évacuation, soit bouchés par les déchets en plastique, soit rétrécis.

Chaque année, la situation se complique davantage étant donné que la population est de plus en plus indisciplinée, la corruption permet aux constructions illicites de pulluler, les remblais réduisent et ralentissent l’évacuation des eaux de pluie. C’est un des gros morceaux parmi les devoirs de la mairesse de la capitale. Bon courage.

Sylvain Ranjalahy

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