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La commune urbaine d’Antananarivo a présenté ses condoléances à la famille des victimes de l’effondrement à Ampahibe. |
Les effondrements de maisons et de murs de soutènement continuent à Antananarivo. De nouvelles victimes sont enregistrées dans le district de Tana III.
Une autre famille endeuillée par un éboulement à Antananarivo. Ampahibe, un fokontany dans le troisième arrondissement de la commune urbaine d’Antananarivo (CUA) a été le théâtre d’un effondrement de maison mortel, dans la nuit du 19 février. Une clôture s’est effondrée sur une maison en dur, sans étage, selon le corps des sapeurs-pompiers de Tsaralalàna. Deux membres d’une même famille, une femme âgée de 67 ans et une jeune femme de 20 ans, n’ont pas survécu. «Nous avons reçu un appel signalant l’affaissement d’une maison, vers 22 heures 35. Arrivés sur le lieu, nous avons commencé une opération de recherche. Une femme inconsciente et qui ne respirait plus a été retrouvée au bout d’une heure. Quarante-cinq minutes après, nous avons sorti des décombres une jeune fille inconsciente et sans signe de vie», rapporte le corps des sapeurs-pompiers à Tsaralalàna, hier.
Une troisième personne, un homme, membre de cette même famille, a échappé à la mort. Il est hospitalisé au centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU JRA). Sa vie est hors de danger, selon l’hôpital.
Reconnaissances
C’est le deuxième écroulement mortel enregistré à Antananarivo, en deux nuits successives. Trois personnes sont décédées. Le premier accident, survenu à Ambohimahitsy la nuit du 18 février, suite à l’écroulement d’un mur de soutènement sur une maison, a tué un jeune homme de 23 ans. Le corps des sapeurs-pompiers a reçu plusieurs signalements de maisons et de murs de soutènement qui menacent de s’effondrer, dans la ville d’Antananarivo, ces derniers jours.
«Nous avons effectué des reconnaissances de sept maisons et de murs de soutènement, aujourd’hui (ndlr : hier), et de neuf maisons et de murs de soutènement, le 19 février. La plupart des murs de soutènement identifiés se sont déjà écroulés mais présentent encore un danger, si des mesures ne sont pas prises. L’un se trouve à Analamahitsy, l’autre à Fiadanana. Toutes ces maisons, par ailleurs, sont dangereuses. Ce sont des vieilles maisons, ramollies par les fortes pluies, comme celle qu’on trouve dans le quartier d’Anjanahary», explique le lieutenant Nirina Rodin Rasolonjatovo, officier de l’organisation de secours auprès de la commune urbaine d’Antananarivo (CUA). Il invite les riverains à être vigilants et attentifs.
Antananarivo est une ville hautement exposée aux glissements de terrain et aux effondrements. Le risque est élevé pour les constructions sur les terrains en pente, comme celles sur les façades ouest, est, nord et sud de la colline de Manjakamiadana. Le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) y a installé des drapeaux rouges, au début de la saison des pluies, pour alerter les habitants sur la menace à laquelle ils sont exposés. Par ailleurs, de nombreuses habitations dans la ville d’Antananarivo sont des vieilles maisons, qui manquent d’entretien. La présence de fissures qui s’élargissent, s’approfondissent et se multiplient, des bruits de craquements, la difficulté de la fermeture des portes et des fenêtres, l’infiltration d’eau dans les murs, sont des signes qui doivent alerter. «Il n’y a pas forcément des signes avant l’effondrement d’une maison. L’important, c’est d’être tout le temps sur ses gardes», conseille le lieutenant Nirina Rodin Rasolonjatovo.
Miangaly Ralitera