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| La cimetière à Ambositra où le corps d’un pestiféré a été déterré. |
Comportement dangereux. Le cadavre d’une victime de la peste, dans la commune urbaine d’Ambositra, disparaissait de la fosse commune à Bemonga où il a été inhumé, le 7 février, le jour de son décès. Ses proches l’ont déterré en cachette pour l’enterrer à Ambohibary Sambaina, son village d’origine. C’est un agent de santé à Ambositra qui a remarqué l’ouverture de la fosse, dans l’après-midi du mardi.
« Ils l’ont exhumé dans la nuit du lundi. Arrivés dans leur village à Besorohotra, dans le fokontany de Morodrano Trafonomby, ils ne l’ont pas tout de suite enterré, ils ont même effectué une veillée funèbre », rapporte la Gendarmerie, hier.
L’exhumation d’une victime de la peste présente un risque sanitaire important. Toutes les personnes qui entrent en contact avec le cadavre risquent de contracter la maladie. « La bactérie responsable de la peste ne disparaît pas dans le corps d’une personne qui a succombé à cette maladie. Si la victime a été affectée par la peste bubonique, la transmission n’est pas directe, mais se fait via des puces. Ainsi, si des puces piquent le cadavre, et piquent, par la suite, des personnes vivantes, ces dernières seront infectées. En cas de peste pulmonaire, c’est plus dangereux car la transmission est directe, elle se fait du corps du défunt aux personnes qui entrent en contact avec lui », explique un spécialiste des maladies infectieuses. C’est la raison pour laquelle le cadavre d’un pestiféré ne peut pas être inhumé dans le tombeau familial, mais dans une fosse commune.
Les autorités sanitaires, les autorités locales et les Forces de l’ordre dans la région Vakinankaratra ont, ainsi, ordonné l’enterrement immédiat du cadavre, lors de leur descente conjointe dans ce village, hier matin. Le village a été placé en quarantaine. « Personne ne peut ni sortir ni entrer, temporairement», poursuit notre source.
Dans la ville d’Ambositra, par ailleurs, l’Organe mixte de contrôle (OMC) s’est réuni en urgence, hier matin, et a décidé de procéder à la désinfection du stationnement dans ce chef-lieu de district. « Nous pensons que c’est un véhicule de ce stationnement qui les a transportés jusqu’à leur destination», note une source auprès de la Police nationale.
Les personnes qui ont déterré le corps et celles qui l’ont déplacé sont déjà identifiés. Des enquêtes seront ouvertes, « mais nous attendons que leur traitement chimioprophylaxie se termine pour commencer les enquêtes, pour éviter le risque de propagation de la maladie », note la Gendarmerie.
Miangaly Ralitera