AMBATOFINANDRAHANA - Une maire tuée dans un guet-apens

La dépouille de Rasazy Narindra a été accueillie dans une profonde émotion à Ambositra hier.

À peine 24 heures après son installation, la maire de Mangataboahangy, fraîchement élue, a été froidement tuée dans une embuscade. Le crime a été perpétré par une dizaine de bandits armés.

L’assassinat s’est produit vendredi après-midi à Ambavalozakely, dans le district d’Ambatofinandrahana. Ranivoarivony Narindraniaina, sage-femme de profession et maire nouvellement élue de la commune rurale de Mangataboahangy, a été prise pour cible alors qu’elle se trouvait en déplacement. Touchée par plusieurs projectiles au visage, elle a ensuite été achevée d’une balle tirée à bout portant dans la tempe.

D’après les témoignages de ses compagnons d’infortune, l’attaque a été menée par une dizaine d’individus lourdement armés. Quatre d’entre eux portaient des armes de guerre, tandis qu’un cinquième était muni d’un fusil de chasse. Dissimulés derrière des rochers, les assaillants ont attendu le passage du véhicule de l’élue avant d’ouvrir le feu sans sommation.

« Dans la matinée de vendredi, aux alentours de 9 heures, nous avons quitté Ambatofinandrahana pour nous rendre à Amborompotsy afin d’assister aux festivités de la Journée mondiale des droits des femmes », raconte le frère de la défunte.

« En fin de matinée, notre véhicule est arrivé à Ihazofotsy, où nous avons déjeuné et effectué quelques réparations », poursuit-il.

Le pire s’est produit peu après. De retour sur la route, le cortège a été pris pour cible dans un tronçon particulièrement exposé aux guet-apens. Selon le frère de la victime, l’assassinat était prémédité.

Une exécution ciblée

« Le mode opératoire des bandits qui sévissent sur ces routes est bien connu : ils stoppent les véhicules et exigent argent et objets de valeur. Cette fois, ils ont immédiatement ouvert le feu et sont repartis sans rien emporter, après s’être assurés d’avoir exécuté leur cible », déplore le proche de la défunte.

Il souligne également que les membres du personnel médical ne sont généralement pas pris pour cible par les malfaiteurs. « Ce qui s’est passé relève d’une élimination physique pure et simple », affirme-t-il.

Une forte délégation d’autorités et de hauts responsables s’est rendue en urgence à Ambatofinandrahana après l’assassinat. Moins de 24 heures après les faits, trois suspects ont été interpellés et placés en garde à vue.

Après une veillée funèbre, la dépouille de Ranivoarivony Narindraniaina a été acheminée à Ambositra, où elle a été accueillie en larmes. Ses homologues ont tenu à porter son cercueil lors des cérémonies d’hommage.

Ce jour, le corps quitte la région d’Amoron’i Mania pour rejoindre Antananarivo, où se tiendront les funérailles.

Engagée dans son domaine professionnel comme dans la vie publique, Ranivoarivony Narindraniaina, plus connue sous le nom de Rasazy Narindra, jouissait d’une solide réputation au sein de sa communauté. Âgée de 31 ans, elle avait été élue sous la bannière présidentielle et incarnait une figure respectée dans la région.

Après son assassinat brutal, des informations troublantes émergent. Des messages d’avertissement diffusés sur les réseaux sociaux avant le drame suscitent de nombreuses interrogations.

Son père, lui aussi ancien maire de Mangataboahangy, aurait été victime de menaces similaires par le passé.

Andry Manase

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