Une photo du bureau de la commune urbaine d’Antsirabe. |
Vingt-et-une personnes sont inculpées dans une affaire d’accaparement de terrain dans la commune urbaine d’Antsirabe. Le maire de la ville au moment des faits figure sur la liste des accusés.
Démantèlement d’un réseau de spoliation foncière à Antsirabe. C’est ainsi que le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) titre un texte publié sur son site web, dans la rubrique «Résultats des opérations», hier.
Dans cette publication, le bureau d’Ambohibao rapporte l’inculpation de vingt-et-une personnes dans une affaire d’accaparement de terrain dans la capitale de la région Vakinankaratra. Les faits remontent à l’année 2018. À l’issue de leur comparution devant le Pôle anti-corruption (PAC), le 6 février, dix-sept accusés ont été placés sous contrôle judiciaire et quatre ont bénéficié d’une mise en liberté provisoire.
Le BIANCO souligne, par ailleurs, «qu’un ancien maire de la commune urbaine d’Antsirabe» figure dans la liste des prévenus. Des sources contactées confirment qu’il s’agit de Paul Razanakolona, édile de la capitale de la région Vakinankaratra à l’époque des faits. Sa présence sur le banc des accusés intrigue, étant donné qu’il ne s’agit pas de la première poursuite judiciaire, relative à des malversations, qui happe l’ancien élu.
Placé en détention préventive en octobre 2019, Paul Razanakolona a été reconnu coupable «de détournement de deniers publics, d’abus de fonction, de faux et usage de faux, et de faux en écriture publique» par la Cour criminelle du PAC d’Antananarivo, le 10 décembre 2020.
Vente illégale
Il a alors été condamné à six ans de travaux forcés assortis d’une amende de 32 millions d’ariary. La somme de 2,4 milliards d’ariary a été détournée sur une période allant de novembre 2016 à septembre 2019, selon l’énumération des faits durant le procès.
Dans le dossier de «spoliation foncière» communiqué par le Bureau anti-corruption, hier, l’ancien maire d’Antsirabe fait partie de ceux qui sont placés sous contrôle judiciaire. «Abus de fonction, trafic d’influence, corruption passive et active» sont les charges retenues contre lui et ses co-accusés. L’enquête sur cette affaire découle d’une suspicion de malversation dans la répartition de terrains domaniaux situés à Ambohimanarivo, Antsirabe, en 2018.
Dans la narration des faits, le BIANCO indique que «la commune d’Antsirabe a entrepris de récupérer des terrains domaniaux, occupés et mis en valeur par des tiers, afin de construire un hôpital mère-enfant (…). À cet effet, une commission, dite « Commission Tany », composée de représentants de la commune et des villageois, a été constituée par le maire de l’époque. Cette commission était chargée d’identifier les parcelles nécessaires au projet et de redistribuer les terrains restants».
Toujours selon la publication sur le site du bureau d’Ambohibao, hier, «après l’attribution des terrains destinés à la construction de l’hôpital, il s’est avéré qu’une grande partie des parcelles restantes a été illégalement vendue et attribuée par la commission à des personnes ne remplissant pas les conditions légales requises. L’enquête a révélé que les bénéficiaires de ces attributions illégales étaient des membres de la commission ou leurs proches».
Garry Fabrice Ranaivoson