La ministre Rafaravavitafika Rasata, durant le conseil des ministres, mercredi, à Iavoloha. |
L’or saisi à l’aéroport d’Ivato, en décembre, a imposé un renforcement de l’encadrement du système de “valise diplomatique”. Les grandes lignes des mesures prises ont été présentées en conseil des ministres, mercredi.
Des mesures immédiates. Selon Rafaravavitafika Rasata, ministre des Affaires étrangères, “le système de gestion des « valises diplomatiques » a été renforcé”. Une mesure prise suite à la saisie de 53,7 kilos d’or à l’aéroport d’Ivato, le 23 décembre, selon une communication qu’elle a faite en conseil des ministres, mercredi.
Cette tentative d’exportation illicite d’or, avortée, a été le sujet d’ouverture du premier conseil des ministres de l’année. Une réunion retransmise en direct sur les médias publics et la page Facebook de la présidence de la République. Le but étant de démontrer que l’État est intransigeant dans la lutte contre les trafics de richesses nationales et s’applique à résorber les failles dans lesquelles s’engouffrent les contrebandiers.
S’agissant des faits du 23 décembre, les contrebandiers ont utilisé le système de “valise diplomatique” pour essayer d’exporter illicitement de l’or vers Dubaï. Quatre individus sont sur le banc des accusés, dont trois travaillent au ministère des Affaires étrangères. Trois des prévenus sont actuellement en détention préventive. Le quatrième, un ancien chef de service de la chancellerie diplomatique, est toujours en cavale.
Un ordre
Cet ancien chef de service a signé de faux documents érigeant la valise contenant la cargaison illicite en “valise diplomatique”. Le ministère des Affaires étrangères affirme qu’il n’est pas habilité à signer de tels documents. Parmi les améliorations de l’encadrement du système de “valise diplomatique”, communiqué en conseil des ministres, figure le renforcement du processus d’identification officielle afin de lutter contre les faussaires et d’éviter les confusions.
Les responsables du protocole ont été remplacés afin d’assurer une meilleure supervision, a également ajouté la ministre Rasata. L’encadrement de l’usage des passeports officiels pour les missions spécifiques est également renforcé. “Ils seront désormais récupérés systématiquement à la fin de ces missions ou lorsqu’ils expirent”, indique-t-elle.
Une révision de l’ordonnance relative aux passeports diplomatiques est également en projet afin de prévenir les abus et de renforcer les contrôles. Réagissant à la communication faite par la ministre des Affaires étrangères sur l’affaire de l’or saisi en décembre, Andry Rajoelina, président de la République, a exigé que l’ancien chef de service, toujours en fuite, soit retrouvé et traduit devant la Justice au plus vite.
Dans son intervention, le locataire d’Iavoloha a révélé que l’ancien chef de service a appelé les douaniers pour tenter une intervention et essayer de les corrompre, lors de la saisie de l’or. “Cela est inadmissible. Ses complices sont déjà en prison et lui, qui a d’autant plus essayé de corrompre les douaniers, est toujours introuvable alors que les faits se sont déroulés en décembre. Aussi, je vous demande de le retrouver au plus vite”, a déclaré le Président. Une manière d’affirmer l’intransigeance étatique face à l’impunité.
Garry Fabrice Ranaivoson