Le jardin place Foch devant la mairie était noir de monde grâce à ce grand cœur lumineux . |
Dans la capitale du Nord, la célébration de la Nativité s’est déroulée dans la simplicité traditionnelle, malgré l’effervescence habituelle des fêtes de fin d’année.
Cette simplicité reflète surtout des préparatifs modestes, conséquence directe du manque de moyens financiers.
Au sein de la population antsiranaise, la célébration de Noël reste traditionnellement l’apanage des chrétiens, pour qui cette fête revêt une signification profonde : la naissance de Jésus, lumière divine éclairant l’humanité. Si les églises débordent de fidèles lors de la messe de la Nativité, plusieurs témoignages révèlent qu’après l’office du 24 décembre, de nombreuses familles sont rentrées chez elles sans pouvoir prolonger les festivités.
Mais tout cela n’empêche pas une frange de la population, peu éloignée des pratiques religieuses, de marquer cet événement à sa manière.
Mettant leurs soucis quotidiens de côté, de nombreux habitants ont répondu à l’appel festif des bars de la ville, qui proposaient des soirées spéciales pour le réveillon. Les établissements et épiceries de quartier ont été particulièrement prisés, malgré la perspective des difficultés financières à venir.
Lors du jour de Noël, les églises, grandes ou petites, réformées ou évangéliques, ont été remplies par leurs fidèles respectifs pour célébrer Noël dans la pure tradition religieuse. La fête s’est déroulée par un temps très chaud, parfois caniculaire. C’est ainsi que le marché gourmand a obtenu un plein succès.
Les enfants ne sont pas épargnés par cette pression psychologique de Noël. Tout au long de l’après-midi de Noël, les jardins et les parcs d’attraction ont attiré du monde, en majorité des enfants et des jeunes, pour ne citer que la place Joffre, la Place Ritz, la Place Music. Mention particulière pour la Place Foch devant la mairie qui attire plus de monde grâce à l’animation de la société Orange Madagascar (Kermesse Orange).
Mauvais souvenir
Le jardin, paré d’illuminations offertes par le gouvernement, accueillait une pléiade de Pères Noël photographiés par les professionnels. Ces personnages de Noël, aux silhouettes et aux âges variés, suscitaient tour à tour émerveillement et larmes chez les enfants.
Par contre, pas loin de l’Hôtel de Ville, une autre catégorie de la population a pris d’assaut les temples de la gastronomie.
“La parenthèse festive ne masquera que brièvement nos défis quotidiens qui resurgiront dès janvier», analyse un fonctionnaire d’État, «mais l’humanité a toujours su faire preuve de résilience face aux crises.
La nuit de Noël a néanmoins connu son lot d’incidents. Le Centre Hospitalier Universitaire de Place Kabary a enregistré sept admissions d’urgence, principalement pour des troubles digestifs. Sur six accouchements survenus cette nuit-là, un s’est malheureusement soldé par un mort-né. Point positif toutefois : aucun coma éthylique n’a été signalé, et les agressions ont significativement diminué par rapport à l’année précédente.
Le bilan sécuritaire de la gendarmerie pour Noël 2024 fait état d’un grave accident dans le quartier d’Ambalavola, où un piéton a été percuté par une moto en excès de vitesse. La même nuit, un corps présentant des signes de strangulation a été découvert en bordure de la RN6 entre Ambilobe et Antsiranana.
Deux cambriolages ont marqué la période : l’un au domicile d’un particulier près de l’usine Unifoods à Morafeno, l’autre au siège de la compagnie Cotisse dans le quartier Grand Pavois. Pour ce dernier, perpétré le 25 décembre, les malfaiteurs ont utilisé un égout pour s’infiltrer avant de neutraliser le système de vidéosurveillance et de dérober l’enregistreur.
Raheriniaina