Le premier Conseil des ministres après la présentation des nouveaux membres du gouvernement, le 22 août. |
L’année 2025 sera marquée par deux rendez-vous internationaux majeurs. Par ailleurs, les expériences vécues en 2024 imposent à l’État des défis socio-économiques importants pour la nouvelle année.
Des opportunités et des défis. C’est ce qu’annonce l’année 2025. En termes de perspectives, la nouvelle année qui se profile sera, notamment, sous le sceau de deux rendez-vous internationaux. Il y aura le sommet de la Commission de l’océan Indien (COI), et celui de la Communauté des États d’Afrique australe (SADC).
Pour le prochain sommet de la COI, le calendrier n’est pas encore arrêté. Il est, néanmoins, acté que l’événement se tiendra à Nosy Be. Quant à celui de la SADC, il se tiendra à Antananarivo, dans le courant du mois d’août 2025. Ces deux rendez-vous confirment le rayonnement international de la Grande île, qui est un des acquis de 2024.
Cette année, Madagascar a connu des consécrations notoires sur le plan diplomatique. Il y a eu la nomination de Edgard Razafindravahy comme Secrétaire général de la COI, en juillet. Il y a eu aussi l’élection de Andry Rajoelina, président de la République, pour présider la SADC durant le mandat 2025 - 2026, en août. La Grande île siège aussi à la vice-présidence de l’Assemblée générale des Nations unies pour la période septembre 2024 à septembre 2025.
Madagascar veut continuer sur cette lancée en hissant son candidat au siège de président de la Commission de l’Union africaine (C-UA). L’élection se déroulera lors de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UA, prévue les 15 et 16 février 2025 à Addis-Abeba, en Éthiopie. Après les faits d’armes diplomatiques, les deux sommets seront une opportunité de placer sous les spotlights internationaux les atouts de la Grande île et d’en tirer le maximum de bénéfice.
Le choix de Nosy Be pour le sommet de la COI n’est pas fortuit. L’événement servira de catalyseur pour impulser le renforcement du secteur du transport aérien, ou encore de l’hébergement de standing. En vue du sommet de la SADC, l’hôtel 5 étoiles d’Ivato devrait être rénové et placé sous l’étiquette d’un grand groupe hôtelier. Un projet de réaménagement de la rocade Tsarasaotra et du bord du lac Iarivo, à Ivato, est aussi en cours.
La construction d’un nouveau village artisanal en face du lac Iarivo est, entre autres, en chantier. Les rendez-vous internationaux sont toujours des occasions pour édifier de nouvelles infrastructures ou embellir celles déjà existantes. Ils représentent aussi une perspective de rentrée de devise importante avec les délégations qui y participeront. L’idée est aussi de mettre le paquet sur le cachet local afin d’en tirer des retombées durables pour le tourisme.
Dans le domaine des infrastructures, une des perspectives de 2025 est d’inaugurer la première partie de l’autoroute Antananarivo - Toamasina, en décembre. Elle fera 80 kilomètres. La question des projets d’infrastructure renvoie justement aux défis que l’État devra impérativement relever durant cette nouvelle année qui s’annonce.
Deadlines
Des challenges qui se rapportent aux expériences douloureusement vécues par les ménages ces derniers mois. Il s’agit de la crise énergétique et de celle de l’eau.
Après les divers projets annoncés pour solutionner à court terme et de façon durable les problèmes d’approvisionnement en eau et en électricité. Après avoir sollicité la patience de la population. L’État est dos au mur. Il est soumis à une obligation de résultat. Le président de la République a donné des échéances pour le courant de l’année 2025, pour que les solutions à la crise énergétique et à celle de l’eau soient opérationnelles.
Pour l’électricité à Antananarivo, par exemple, le deadline fixée est qu’un groupe thermique de 105 mégawatts pour la Jirama soit en marche avant le 1er avril. Un parc solaire flottant de 50 mégawatts, sur le lac Iarivo, à Ivato, devra être installé avant le sommet de la SADC, en août. S’y ajouteront deux centrales solaires d’un total de 20 mégawatts qui, en principe, devraient être installées durant les premiers mois de 2025.
De même pour l’eau, des projets pour renforcer la capacité de production et réhabiliter le réseau de distribution sont prévus être concrétisés durant le courant de cette année 2025. Le but est d’éviter les pénuries de ces derniers mois lors de la prochaine saison sèche. D’autant plus que la faiblesse des précipitations de la saison des pluies, actuellement, n’est pas rassurante. Il faudra aussi accélérer la construction du pipeline Efaho, présenté comme la solution durable à la sécheresse dans le Grand Sud.
Solutionner les problèmes d’eau et d’électricité revêt des enjeux socio-économiques majeurs. Face à la gravité de la situation, l’État ne peut plus se permettre d’éventuels contre-temps. Il devra tenir ses engagements. En parallèle, par ailleurs, il faudra relever des défis économiques. Madagascar est acculé par le Fonds monétaire international (FMI), pour l’application des conditionnalités de décaissement de ses aides budgétaires.
Dès l’entame de l’année 2025, l’État devra lancer les manœuvres pour atténuer autant que possible les éventuels chocs de l’application des conditions prescrites par l’institution de Bretton Woods. Bien que la fiabilité de certains rapports sur la situation de la pauvreté dans le pays fait débat, il lui faudra aussi mettre les bouchées doubles pour améliorer les conditions sociales des ménages et son pouvoir d’achat.
Garry Fabrice Ranaivoson