MICROFINANCE - Taux d’intérêt, solution ou frein ?

Gérard Andriamanga Rakotoarivelo, directeur général de la SMMEC et membre du conseil d’administration de l’APIM.  

Le secteur de la microfinance à Madagascar continue de se développer. Bien que cette activité génère des bénéfices financiers et sociaux, elle reste perçue comme complexe par une partie de la population.

En 2023, environ deux cent mille personnes étaient impliquées dans le secteur de la microfinance à Madagascar, soit une augmentation de 22 % par rapport à 2022. Quatre principales catégories de clients se démarquent : les agriculteurs, les commerçants, les femmes entrepreneuses et les ménages à la recherche de solutions pour leur habitat. En général, les taux d’intérêt appliqués varient entre 1,5 % et 2,5 % par mois, en fonction des produits financiers proposés. Ces crédits permettent aux emprunteurs de bénéficier d’un impact financier et social positif.  

Selon Gérard Andriamanga Rakotoarivelo, directeur général de la Société malagasy mutualiste d’épargne et de crédits (SMMEC) et membre du conseil d’administration de l’Association Professionnelle des Institutions de Microfinance, en marge de l’assemblée de la SMMEC tenue hier, « L’impact social se mesure ainsi : si une personne qui ne possédait rien auparavant obtient un prêt, comment sa situation évolue-t-elle au bout de deux ou trois ans ? Comment a-t-elle géré des emprunts répétés, trois ou quatre fois ? Dans de nombreux cas, un impact social positif est constaté ».

Néanmoins, beaucoup de Malgaches perçoivent le système de prêt comme un obstacle, en grande partie en raison d’une confusion entre les notions « emprunter » et « créditer ». 

Priorité  

Pour remédier à cette situation, une priorité est donnée à l’éducation financière. Par exemple, au sein de la SMMEC des efforts sont en cours pour mieux former la population, tout en gérant les risques. Actuellement, le taux de retard (défini comme un retard d’au moins un jour de paiement) est de 

3,88 %. D’après Gérard Andriamanga Rakotoarivelo, « 85 % des emprunteurs utilisent le crédit à des fins productives et bénéficient d’un progrès tangible grâce à ces prêts. Cependant, il est essentiel d’éduquer les emprunteurs, car beaucoup ignorent les implications d’un prêt, ce qui peut entraîner des impacts négatifs si les crédits ne sont pas bien gérés. Le système ne repose pas uniquement sur des garanties matérielles, mais il doit également inclure des garanties morales et un cautionnement ». 

Hier, l’Assemblée Générale de l’Union du réseau SMMEC s’est tenue, permettant de présenter les résultats de gestion aux responsables et auditeurs. Les chiffres pour 2024 révèlent un bénéfice de 4,181 milliards d’ariary et un encours de crédit totalisant 113 milliards d’ariary.  

Irina Tsimijaly 


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