Mokhtar Andriantomanga, gouverneur de Boeny, tient entre ses mains une tortue endémique Angonoka, sauvée des flammes. |
Les feux ressurgissent dans la baie de Baly. Plusieurs acteurs se mobilisent pour éviter le drame de 2022.
Un hélicoptère a décollé à Mahajanga vers 7 heures 40, hier matin, pour rejoindre la baie de Baly, où un incendie s’est déclaré depuis le 24 septembre. Le gouverneur de Boeny, Mokhtar Andriantomanga, Andry Fidiniaina Moïse Rasamoelina, secrétaire général du ministère de l’Environnement et du Développement durable, le député de Soalala, Mahafaly Joseph Said Zakaniaina, et Jimmi Christian Andrianantenaina, directeur interrégional de l’Environnement et du Développement durable de Boeny et de Betsiboka, étaient à bord de cet appareil. « L’objectif de cette descente conjointe est de lutter contre cet incendie et de sensibiliser la population locale à éteindre les feux, pour éviter une grande propagation, comme cela a été le cas il y a deux ans », a indiqué le Diredd. Environ 8 000 ha sur les 50 000 ha de cette aire protégée ont été réduits en cendres, après plusieurs jours d’incendie en septembre 2022, selon les estimations de Madagascar National Parks (MNP).
Cela fait presque une semaine que ce parc national brûle. Les feux proviendraient d’un feu de nettoyage incontrôlé. Plusieurs points de feu ont été détectés à l’extrémité de la réserve. Gendarmerie, Police nationale, district, gestionnaire du parc, personnel de Madagascar National Parks et Durrell, ainsi que la population, se mobilisent pour éteindre les feux, avec des sacs à eau et des branches d’arbre ; un pare-feu est construit.
Maîtrisé
Le vent fort et la chaleur ne facilitent pas la tâche. Les feux continuent à se propager. Les dégâts ne seraient pas « très graves » pour le moment. « Le noyau dur du parc n’est pas touché. Les flammes consument la savane, des palmiers bleus et la forêt dégradée », explique ce responsable. La superficie incendiée depuis le 24 septembre ne serait pas encore déterminée.
L’incendie serait sur le point d’être maîtrisé à Soalala. « Il ne nous reste qu’un point de feu à éteindre. Un pare-feu sera construit demain matin (ndlr : ce matin), dès l’aube. Le faire maintenant (ndlr : hier après-midi) est dangereux. Avec la forte chaleur, les feux peuvent être mortels », explique une source à Soalala.
Le ministère de l’Environnement et du Développement durable encourage cette mobilisation de tous les acteurs pour combattre les feux de forêt et les feux de brousse. Certes, la contribution de tous est nécessaire. Mais si l’on veut limiter les dégâts, si l’on a le moyen de mobiliser un hélicoptère pour chaque feu touchant une aire protégée, on peut bien investir dans des moyens capables de larguer de l’eau sur les zones incendiées.
Miangaly Ralitera