La vaccination est le seul moyen de prévenir la rage. |
La rage est endémique. Des analyses effectuées sur des chiens mordeurs ont révélé une forte présence de chiens infectés à Antananarivo.
La rage circule beaucoup à Madagascar. Pour donner un aperçu de la situation, le Dr Véronique Chevalier, co-coordinatrice du projet Contrôle de la rage dans la commune urbaine d’Antananarivo (Coramad), évoque un nombre important de chiens porteurs de la rage parmi ceux analysés à l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM), le laboratoire national de référence de la rage. « Lorsqu’une personne se fait mordre par un chien, elle peut apporter sa tête à l’IPM pour analyse. Chaque année, plus de la moitié des chiens qui ont mordu sont testés positifs à la rage », a-t-elle indiqué hier, lors de l’ouverture du symposium intitulé « Rage : partager l’expérience internationale pour atteindre l’objectif Zéro rage d’ici 2030 », qui se tient les 8 et 9 octobre 2024 à l’hôtel Radisson Blu Ambodivona.
La rage est omniprésente sur l’île, en particulier à Antananarivo, où les habitants doivent faire preuve d’une vigilance accrue. « Environ la moitié des cas de rage confirmés chez les chiens sur l’ensemble de l’île proviennent des environs de Tana», souligne le Dr Véronique Chevalier. En septembre, des chiens atteints de la rage ont été identifiés dans le district d’Avaradrano, ayant mordu plusieurs personnes.
Méconnue
Il est essentiel de se faire vacciner immédiatement après une morsure, car sans traitement, la maladie est mortelle. En effet, la rage entraîne la mort dès l’apparition des symptômes, et on estime qu’environ huit cents personnes en décèdent chaque année.
L’objectif est d’éliminer cette maladie. Le défi est de taille. La rage demeure encore méconnue par la population. « Dans certaines localités, si une personne présente les symptômes de la maladie, on pense qu’elle a été ensorcelée », indique le Dr Maherisoa Ratsitorahina, chercheur au sein du Coramad. Par ailleurs, beaucoup de chiens ne sont pas vaccinés. Ce projet, co-coordonné par l’IPM et le Cirad, et financé par l’ambassade de France à Madagascar, effectue des sensibilisations pour faire connaître davantage cette maladie négligée, pourtant mortelle. Son objectif est de protéger la population humaine par le renforcement de la surveillance de la rage, d’améliorer la couverture vaccinale de la population canine contre la rage et de fournir des connaissances sur la démographie canine de la commune urbaine d’Antananarivo, indispensables au contrôle de la rage.
Miangaly Ralitera