BAILLEURS DE FONDS - La mission de revue du FMI à pied d’œuvre

Kodjovi Eklou, représentant résident du FMI.

Les émissaires du Fonds monétaire international (FMI), en mission pour la première revue de la Facilité élargie de crédit (FEC), sont là. De nombreux points sensibles du cadrage macroéconomique devront être abordés.

Une ponctualité exemplaire. La première mission de revue du FMI de la seconde Facilité élargie de crédit, conduite par Frédéric Lambert et Kodjovi Eklou, représentant résident du FMI, n’a pas perdu de temps. Hier matin, elle a tenu une première réunion de travail au ministère de l’Économie et des Finances à Antaninarenina, en présence de la ministre de l’Économie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, entourée de ses proches collaborateurs.

Ces discussions préliminaires, une sorte de round d’observation, ont été axées sur deux points essentiels. D’abord, l’énumération des volets qui s’insèrent dans la consultation de l’article IV du FMI. Soit, l’actualisation de la viabilité de la dette, la matrice d’évaluation des risques, les besoins en matière de capacités, le diagnostic de la gouvernance sur la lutte contre la corruption, l’impact de l’éducation sur la croissance, et le projet de déclaration de service.

L’article IV en question des statuts du FMI stipule que le Fonds « exerce une ferme surveillance sur les politiques de change des États membres ».

Concernant les dettes, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison a rappelé, à plusieurs reprises, que « Madagascar n’a pas dépassé le seuil des 800 millions de dollars convenus avec le FMI, malgré de multiples offres alléchantes de financements ».

Le second point évoqué hier a été la FEC et la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Il a été rappelé à la partie malgache de réaliser les repères structurels convenus dans les programmes et projets. Un accent particulier a été mis sur l’application du mécanisme d’ajustement automatique des prix du carburant et le prochain projet de loi de finances pour 2025.

Performances

Pour la première considération de ce dernier chapitre, l’État a pris un chemin de traverse. « Prévue à -200 ariary en cas de baisse et à +200 ariary en cas de hausse, la valeur de cette fourchette de bande de prix peut être redéfinie par l’Administration selon l’évolution de la conjoncture », énonce le décret d’application de ce système de lissage. Il devait être acté au premier semestre, mais le président de la République, Andry Rajoelina, « a demandé au FMI de reporter sa mise en vigueur en attendant que toutes les mesures d’accompagnement soient mises en place ». Au mois de juillet, le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, Jean Baptiste Olivier, a souligné que « l’État continue d’administrer ces prix du carburant ».

Il existe plusieurs performances à atteindre avec cette première revue de la seconde FEC, s’étalant de juin 2024 à juin 2025, si l’on s’en tient à la liste des mesures préalables et des repères structurels. Fournir aux services du FMI un tableau de bord mensuel sur certains indicateurs clés de performance des administrations fiscale et douanière dans les 30 jours suivant la fin de chaque mois est, par exemple, une action à entreprendre de manière continue pour l’État.

Dans le même esprit, le tableau de bord mensuel sur les recettes et les coûts d’exploitation de la Jirama, ainsi que les détails de tout transfert budgétaire aux fournisseurs de la Jirama, doivent être mis à disposition du FMI dans les 45 jours suivant la fin de chaque mois.

Le 21 juin, « le Conseil d’administration du FMI a approuvé aujourd’hui un accord au titre de la FEC d’un montant de 337 millions de dollars américains pour Madagascar, en plus d’un accord au titre de la FRD d’un montant de 321 millions de dollars américains ».

Si un premier décaissement de 47 millions de dollars a été obtenu pour la FEC, il existe des textes désuets sur l’environnement à modifier pour accéder à ces 321 millions de dollars de la FRD. Le tout s’est déroulé sous les yeux bienveillants de Thierry Nguema, représentant de Madagascar au Conseil d’administration du FMI.

Eric Ranjalahy

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