Ce qui reste des habitations incendiées à Antanimora Sud. |
La commune d’Imanombo, dans le district d’Antanimora Sud, région Androy, a été le théâtre d’attaques sans précédent. Deux personnes ont été tuées, une centaine de cases incendiées.
Deux personnes ont été tuées par des Dahalo dans les fokontany d’Andebegne et d’Antevamena, commune rurale d’Imanombo Sud, Antanimora Sud, et leurs corps ont été emmenés par les assaillants. Une centaine de cases incendiées, des zébus et des caprins volés, et même des ustensiles de cuisine ont été emportés par une soixantaine de bandits. Le 12 septembre dernier, des bandits sont venus « en représailles » dans le fokontany d’Andebegne, où ils étaient déjà venus piller le 25 août dernier et avaient tué une personne.
Pour rappel, entre le 25 août et le 12 septembre, un membre des Dahalo s’est réfugié dans le fokontany d’Antsakoamarigne en raison de blessures. Les habitants du fokontany victime de pillage se sont rués vers l’endroit où s’était caché ledit bandit afin de lui faire le « kabary », un genre de jugement public inscrit dans le pacte social local de lutte contre l’insécurité. Le chef de fokontany d’Antsakoamarigne n’a pas accepté de faire le « kabary » dans son fokontany car les forces de l’ordre n’étaient pas présentes. Les habitants sont allés au fokontany d’Antevamena où les forces de l’ordre seraient en mesure de cerner le processus du pacte social. Mais à peine arrivés au fokontany, d’autres bandits armés ont attendu les habitants et, dans le cafouillage, un autre membre de la communauté a été tué par balle. Les bandits sont retournés incendier le fokontany d’Andebegne le 12 septembre dernier.
Insuffisance
« Nous lançons une alerte générale pour le district d’Antanimora Sud qui vit dans l’insécurité totale. Les bandits viennent d’Andririry et nous demandons qu’une opération spéciale soit menée dans cette localité pour rétablir la sécurité dans les zones environnantes », explique le député d’Antanimora Sud, Jacques Bruno Fils Goulamaly. Une source locale affirme que les traces de pas des zébus volés ont été constatées partant de la commune rurale d’Imanombo vers Andririry et Ranotsara, un des villages au pied du massif montagneux d’Andririry. Il se trouve dans le district de Betroka, région Anôsy, et est une zone pastorale confrontée à une insécurité importante liée au vol de zébus, indicatif d’un trafic national et international.
Le député souligne qu’il est urgent de remplacer le ou les responsables du Centre spécial d’aguerrissement opérationnel (CSAO) basé dans la commune d’Imanombo, Antanimora Sud. « Le CSAO a pour objectif de lutter contre l’insécurité dans le sud, mais il n’y a plus que cinq gendarmes alors qu’ils étaient nombreux auparavant. La stratégie employée par l’actuel commandant doit être revue car elle s’avère inefficace », lance le député, qui suggère la mise en place d’au moins cinq gendarmes dans chacune des huit communes du district d’Antanimora Sud. Le nouveau district d’Antanimora Sud fait face à de nombreux défis, dont l’insécurité en premier lieu.
MiotiSoa Mare