ANKAZOMIRIOTRA - L’exécution d’un mandat judiciaire dérape

Les gendarmes ont dû quitter les lieux pour éviter le pire.

Un homme et sa famille, faisant l’objet d’un soit-transmis, ont incité le fokonolona à une vindicte populaire contre trois gendarmes à Fenovahoaka-Ankazomiriotra.

L’exécution d’un soit-transmis (ST) émis par le procureur d’Antsirabe, a mal tourné, lundi à Fenovahoaka-Marogoaika, dans la commune d’Ankazomiriotra. Les gendarmes, chargés de cette mission, ont failli être lynchés et ont dû quitter rapidement le village. La famille visée par le mandat a incendié sa propre maison pour se faire passer pour des victimes.

Le ST, daté du 27 août 2024, a été confié à trois gendarmes du Poste fixe d’Ambohipeno pour une exécution prévue à 5h15 du matin, au début de cette semaine. Ce document mentionnait qu’un habitant de Fenovahoaka a échappé à un jugement qui l’a condamné. Son refus de se conformer au verdict a conduit à la délivrance du ST, ordonnant son arrestation.

Lors du coup de filet, sa femme et leurs enfants ont crié : « Des dahalo nous attaquent ! ». Pour éviter une réaction violente, les gendarmes ont renoncé à l’arrestation et se sont retirés. À ce moment-là, la famille du suspect a mis le feu au toit de chaume de sa maison. Profitant de la confusion, l’homme et sa famille ont pris la fuite, laissant les villageois perplexes.

Difficultés 

Alerté, le maire s’est rendu sur les lieux. Le commandant de brigade d’Ankazomiriotra et ses gendarmes ont convoqué le fokonolona pour une réunion d’urgence. Ils ont rappelé que s’attaquer aux personnes sous mandat de justice est une infraction grave et que des mesures seraient prises.

La gendarmerie a contacté les proches des fugitifs pour leur demander de se présenter dans son bureau. Une procédure sera engagée en cas de refus. Le commandant de compagnie de Mandoto a rejoint la localité pour coordonner l’enquête sur cet incident, qui a presque perturbé l’ordre public.

Cet événement montre les difficultés rencontrées pendant l’exécution des décisions de justice. Même dans la capitale, des huissiers de justice, assistés par des membres des Forces de l’ordre, sont parfois agressés. En 2018, trois inspecteurs de police de Toamasina ont été tués au cours d’une mission à Fenoarivo-Atsinanana, et en 2020, un agent de police a subi le même sort à Ambanja.

Gustave Mparany

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