Les responsables du secteur Énergie et Eau ont tenu une conférence de presse hier pour faire un point sur la situation. |
Ce ne sera pas demain la veille que les habitants de la capitale et ceux de toute l’île verront le délestage tournant prendre fin. Néanmoins, les responsables du secteur énergie et de la Jirama rassurent que « des solutions à court et à long terme existent ».
Derrière son air impassible, Ron Weiss, directeur général de la société nationale d’eau et d’électricité, a fait un point sur la situation actuelle. Avec le ministre de l’Énergie et celui de l’Eau, il a tenu une conférence de presse au siège de la Jirama à Ambohijatovo Ambony. « Le délestage tournant est inéluctable pour différentes zones. Nous devons néanmoins rechercher l’équilibre pour ne pas faire souffrir la population. Nous avons reçu les plaintes des usagers concernant ces coupures, nous allons améliorer la communication afin de donner les horaires et la durée des coupures », affirme-t-il.
Le patron de la Jirama explique l’intensification des délestages par le fait qu’actuellement, c’est la période d’étiage, qui a été avancée par le changement climatique. De ce fait, la capacité de production est considérablement réduite. Néanmoins, Ron Weiss rassure en affirmant que « la Jirama travaille étroitement avec les autorités et surveille avec attention la météo. Chaque fois que la météo le permet, nous allons provoquer des pluies artificielles pour augmenter la capacité de production des centrales de la Jirama », confie-t-il. Pendant la saison des pluies, Andekaleka, qui fournit le gros de la production d’électricité pour la capitale, peut produire jusqu’à 126 Mégawatts. En ce moment, avec la période d’étiage, il y a des moments où cette station ne peut fournir que 40 Mégawatts, poursuit le DG.
En route
De son côté, Olivier Jean Baptiste, ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, a aussi assuré que l’État suit avec intérêt la situation actuelle. Plusieurs projets sont d’ailleurs en cours pour pallier la situation. « Aux heures de pointe, les besoins en énergie à Antananarivo sont de 140 à 150 MW, ce qui fait que nous avons actuellement un gap de 30 à 40 Mégawatts à combler. Pour le moment, nous devons utiliser nos centrales thermiques qui utilisent du fuel pour fonctionner », a-t-il avancé.
Il a également mis l’accent sur le projet de construction de parcs solaires de 50 Mégawatts, dont les principaux composants sont déjà en route. « L’énergie solaire apportera une puissance additionnelle pour réduire la dépendance aux énergies fossiles », explique-t-il. L’État mise aussi sur des projets structurants comme Volobe, Sahofika ou encore Ranomafana pour avancer dans le mix énergétique. « L’implémentation des centrales solaires se fera plus vite que celle des centrales hydroélectriques. C’est la raison pour laquelle nous allons mettre en place ces centrales solaires en attendant la concrétisation de ces grands projets », ajoute le DG de la Jirama.
Itamara Randriamamonjy