Trauma

L’actualité impose sa vitesse. Aussitôt après l’attentat contre l’ancien président américain Donald Trump, les principaux dirigeants du monde se sont empressés de condamner l’acte, attentatoire aux moeurs démocratiques, et d’exprimer leur solidarité envers le blessé en lui souhaitant prompt rétablissement. Son successeur, et néanmoins encore adversaire, Joe Biden, fit même savoir qu’il avait déjà eu Donald Trump au téléphone. Geste que l’on associe à une attitude républicaine.

Oubliées les invectives réciproques, oubliées les insultes mutuelles. Oubliées la condamnation au pénal, pour l’un, et la sénilité scrutée de meeting en conférence, pour l’autre. La grandeur, largement mythifiée, de la fonction n’en exigeait pas moins. Une certaine idée de l’Amérique, loin des déchirements que les analystes lui prophétisent depuis huit ans, avait besoin de cet instant fugace. Merci, pour ce moment.

Dans la même veine, il fut de bon ton que Donald Trump adressât ses condoléances à la famille du militant décédé, lequel se trouvait malencontreusement sur la trajectoire de la balle fatale.

Demain, passé ce premier tempo de la déclaration à chaud, il s’en trouvera, souvent les mêmes d’ailleurs, pour réclamer une pause pour la réflexion. Dans le précédent célèbre de novembre 1963, toutes les hypothèses demeurent sur la table, aucun parmi la pléthore de livres et pas un seul des innombrables films et documentaires n’ayant pu affirmer une autre vérité que l’évidence : la seule certitude, c’est que JFK n’avait pas commandité son propre assassinat.

Tout le monde regarde l’Amérique, et elle se doit d’être exemplaire. À toute autre explication, la thèse d’un jeune pris de folie, sans soutien en amont ni revendication posthume en aval, reste la meilleure pour ne pas achever ce qui nous reste d’illusions, quant aux pratiques républicaines et les valeurs démocratiques.

Nasolo-Valiavo Andriamihaja

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