Lumières olympiques

L’histoire a, semble-t-il, favorisé le premier jour du mois de juillet en lui donnant un privilège prolifique qui a engendré tant de faits marquants. Ainsi, elle a choisi cet instant de l’année pour jouer les premières notes de la longue partition de la dynastie capétienne, pour matérialiser les travaux intellectuels des Lumières à travers l’encyclopédie de d’Alembert et Diderot, pour donner le coup d’envoi des Jeux olympiques 776 ans avant le début de notre ère, …

Et le contexte, l’année que nous traversons, une de celles dont l’étoile ne revient, dans les esprits des amoureux de compétition, que tous les quatre ans, est propice aux surgissements des textes sur l’événement qui va tenir le monde du sport en haleine à partir du 26 juillet. Les Jeux olympiques vont alors revenir pour captiver l’attention médiatique qui règlera son pouvoir hypnotique sur les différentes apparitions des idoles du stade.

C’est donc une occasion de revenir en -776, le 1er juillet plus exactement. La ville d’Olympie fit son entrée dans l’éternité : les années, les siècles vont se succéder,… L’adjectif “olympique” se perpétuera à travers les Jeux dont l’esprit peuplera ce même endroit tous les quatre ans, une période de paix pour les cités grecques, jusqu’à ce que l’empereur Théodose, les voyant comme des émanations du paganisme, les interdise en 393.

En 1896, les Jeux ressuscitèrent sous l’impulsion de Pierre de Coubertin et depuis, les années, illuminées par le soleil de l’été boréal dont les rayons se surpassent pour éclairer les athlètes, se sont affirmées comme des résurgences des olympiades antiques. Se confirmèrent depuis les prédictions de Nietzsche qui a annoncé le retour des “jeux sacrés”, condensés dans un événement qui rassemble le monde entier autour d’un même culte.

C’est alors aussi qu’on peut frôler, effleurer l’idéal d’Emmanuel Kant de “paix perpétuelle”, avec les Jeux olympiques qui offrent un aperçu du rêve kantien d’une fédération des États qui a la vertu inestimable d’imposer la paix au monde. Une autre manifestation de la puissance des Jeux qui, depuis l’Antiquité, chasse les nuages de l’animosité pour instaurer une trêve sacrée que les Anciens ont appelée “ekeicheiria”.

Et alors que la “pax americana” semble avoir, trop souvent, du mal à se faire respecter, les Jeux olympiques pourraient être plus que les bienvenus. Mais pourrons-nous encore avoir foi en la tempête pacifique qu’ils peuvent souffler ? La réponse dans moins d’un mois.

Fenitra Ratefiarivony

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