SANTÉ PUBLIQUE - Uniformisation des compétences des sages-femmes

Les participants de l’atelier sur l’importance des sages-femmes, organisé hier à Andraharo.

Standardisation de la formation des sages-femmes. Les étudiants en maïeutique bénéficient désormais d’une formation uniformisée. Cette initiative découle d’une collaboration entre l’Agence Nationale des Nations Unies pour la Santé Sexuelle et Reproductive et les universités publiques des six ex-provinces. 

L’objectif est de fournir un enseignement identique à tous les étudiants. De plus, les sages-femmes exerçant dans les centres de santé ou les hôpitaux bénéficient également de cette formation. Lors d’un atelier organisé hier à Andraharo, le docteur Faly Razanalison, chargé de Programme de la Santé de la Reproduction et de la Planification Familiale, a souligné que des sages-femmes expérimentées dispensent des cours et partagent leur expertise avec ces futurs professionnels de la santé. L’uniformisation des cours est essentielle pour garantir des soins homogènes aux femmes enceintes et améliorer leur prise en charge.

Une autre initiative visant à améliorer et à renforcer les compétences de ces étudiants est la mise en place d’une évaluation à travers un examen unique, soutenue par la Banque mondiale. Le docteur Faly Razanalison insiste sur l’uniformisation des compétences des sages-femmes, soulignant que «humaniser les soins s’avère être la meilleure approche pour instaurer une relation de confiance entre la patiente et la sage-femme. Malheureusement, il arrive que certaines sages-femmes adoptent des comportements désobligeants, telles que des cris, des insultes, voire des violences physiques envers les femmes en travail.» Ainsi, en uniformisant les compétences, les femmes enceintes pourront consulter les sages-femmes sans crainte.

Manque de personnel

À Madagascar, le nombre de sages-femmes est en dessous des normes recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Actuellement, il y a une sage-femme pour seize mille habitants au lieu de la norme d’une pour cinq mille habitants. En conséquence, dix femmes décèdent chaque jour lors de l’accouchement, dont trois ont moins de 18 ans. L’augmentation du nombre de sages-femmes est essentielle pour réduire le taux de mortalité maternelle, car de nombreuses causes de décès maternels sont évitables.

De plus, investir dans la main-d’œuvre des sages-femmes donne des résultats significatifs en termes d’amélioration des résultats sanitaires et sociaux. Une étude a démontré que la couverture universelle des interventions réalisées par les sages-femmes permettrait de réduire le taux de mortalité maternelle de deux tiers. Par conséquent, un investissement massif dans ce domaine est indispensable pour sauver de nombreuses vies.

Les sages-femmes ont un rôle bien plus étendu que la simple prise en charge de l’accouchement d’une femme. Leur travail englobe également la fourniture de soins pré et postnatals, la dispensation de conseils en matière de planification familiale, la participation au dépistage et au traitement des Infections sexuellement transmissibles (IST), ainsi que la fourniture de services de santé maternelle et reproductive aux jeunes.

Mialisoa Ida  

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