Sensibilisation sur la lutte contre le paludisme dans la région d’Ambovombe. |
La situation est préoccupante. Des cas anormaux de paludisme ont été observés dans cent quarante-trois formations sanitaires réparties dans vingt régions, dont Analamanga, au cours de la dernière semaine d’avril. Le nombre de cas de paludisme signalés a dépassé le seuil épidémique national.
«Le paludisme connaît une augmentation dans presque tout Madagascar cette année», affirme un responsable d’un district sanitaire hier. Le nombre total de cas de paludisme enregistrés s’élève à un million trois cent cinquante mille cas entre janvier et avril de cette année, selon la surveillance du paludisme à Madagascar en avril, établie par le ministère de la Santé publique. Près de cent mille de ces cas ont été détectés au cours de la dernière semaine d’avril. Pendant la même période en 2023, huit cent soixante mille cas ont été enregistrés et cinq cent quarante mille cas entre janvier et juin 2022. Une augmentation des cas graves est également observée dans les hôpitaux. Actuellement, une personne atteinte de paludisme grave en provenance d’Alaotra-Mangoro est hospitalisée dans un centre hospitalier universitaire d’Antananarivo.
Les décès confirmés dus au paludisme ont également augmenté. Cent quatre-vingt-cinq cas ont été enregistrés entre janvier et avril 2024, contre cent cinquante-sept en 2023. Des décès dus au paludisme ont été signalés par les formations sanitaires dans les districts d’Ambohimahasoa, Anjozorobe et Antananarivo Avaradrano à la fin du mois d’avril. «Nous avons l’habitude de voir une recrudescence des cas tous les 3-4 ans. Ce qui pourrait expliquer cette hausse des cas depuis novembre-décembre 2023 jusqu’à aujourd’hui, c’est peut-être le fait que les moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MID) ont perdu de leur efficacité. En tout cas, cela fait quelques années qu’il n’y a pas eu de distribution dans notre district, alors que la durée d’imprégnation est de 3 ans en moyenne», explique une source.
Les professionnels de la santé blâment également les négligences de certains malades. «Certains ne dorment pas sous une moustiquaire, alors qu’une fois piqués par un anophèle, nous sommes infectés. Autre problème, les malades ne viennent pas se faire dépister et traiter dans les centres de santé. Ils font confiance à des pratiques de soins non conventionnelles. Ce n’est que lorsque la maladie s’aggrave qu’ils se rendent dans une formation sanitaire. Souvent, il est trop tard», indique un médecin. Les tests de dépistage et les traitements du paludisme sont disponibles dans les centres de santé de base. Le risque de développer une forme grave et de décès est évitable si les prises en charge sont faites à temps.
Miangaly Ralitera