La baisse des importations et le rapatriement de devises contribuent à la stabilité de l’ariary. |
Aussi étonnant qu’impressionnant, les valeurs de l’ariary ont grimpé au premier trimestre de cette année. Pendant cette période, la monnaie nationale s’est appréciée de 6,2% par rapport à l’euro, comme le rapporte la Banque centrale dans son enquête sur la conjoncture économique du premier trimestre. Cette progression marque un répit après les envolées des cours de la monnaie nationale au dernier trimestre de 2023.
À la fin du mois de décembre, l’ariary a frôlé la barre des 5 000 Ariary pour 1 euro. Ses cours ont parfois atteint 4 986,6 Ariary à cette époque. Cependant, au cours des trois premiers mois de cette année, cette tendance s’est stabilisée pour redescendre à des niveaux plus bas. Fin mars, l’euro se vendait à 4 675 ariary sur le marché des devises. La monnaie nationale s’est également appréciée face aux étalons du MID, comme le dollar, avec une augmentation de 4,8% par rapport au dollar américain. Selon la BFM, cette appréciation s’explique par un ralentissement des opérations d’achat plus marqué que le repli des offres, ce qui a contribué à maintenir une atmosphère relativement tranquille sur le marché des devises.
Le ministère de l’Économie et des Finances explique que ce sont les rapatriements et la cession de devises issus des produits exportés qui ont contribué à cette appréciation de l’ariary sur le MID. On parle même d’une «stabilisation» de l’ariary. En mars, le MEF avait indiqué que le rapatriement de devises avait atteint les 80%. Depuis quelques mois, les importations de riz avaient également décliné, malgré les intempéries qui ont touché la Grande île en début d’année. L’augmentation de la production y est pour quelque chose, selon l’observatoire du riz. Cela contribue grandement à la santé de l’ariary sur le marché des devises. Les prix du riz local ont accusé une baisse pendant le premier trimestre de cette année, entraînant une réduction des importations. La Banque centrale rapporte qu’ “au niveau des importations, un ralentissement de 15,5 % a également été enregistré, et concerne presque toutes les catégories de biens : alimentations, matières premières, biens d’équipement, biens de consommation, et zones franches”, fait-on savoir.
Itamara Randriamamonjy