Sur la bonne voie. C’est le peu qu’on puisse dire des négociations des autorités malgaches avec le Fonds monétaire international, FMI. Un optimisme partagé hier soir à la salle de réunion du ministère de l’Économie et des Finances à Antaninarenina.
Peu loquace sur le contenu des discussions, Frédéric Lambert, chef de mission du FMI, a quand même révélé une échéance calendaire. « Nous espérons parvenir à un Accord d’ici la fin du mois de juin ».
Mais de quel Accord il s’agit. Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l’Économie et des Finances apporte des précisions claires et sans équivoque. « Le gouvernement a choisi d’abandonner la Facilité élargie de crédit, FEC, dans sa configuration actuelle. Pour en renégocier une autre avec quatre piliers. L’ancrage budgétaire et les finances publiques, la bonne gouvernance, le pilier monétaire et la croissance inclusive pour le développement humain et le capital humain. Madagascar aspire à obtenir la Facilité pour la résilience et la durabilité, FRD, plus propice à nos besoins financiers car elle s’adresse aux pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique et faisant face aux défis environnementaux. Or, pour espérer avoir accès à la FRD, le pays demandeur doit, entre autres conditions, être sous-programme avec le FMI pour au moins 18 mois. Alors que l’actuelle FEC se termine au mois de juillet ».
Elle espère gagner sur les deux tableaux. Pas moins de 312 millions de dollars pour la nouvelle FEC, suivant notre quote-part, et le plus possible pour la FRD, un fonds fiduciaire, assez volatile, voilà pourquoi il est nécessaire de travailler là-dessus. Madagascar compte engranger 660 millions de dollars. Mais rien n’est encore acquis. Le rapport de l’équipe de Frédéric Lambert va passer au Département de revue du FMI avant l’examen final et crucial du Conseil d’administration.
Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison a reconnu que « les références de l’actuelle FEC sont à insérer dans la nouvelle ». Par exemple, l’ajustement automatique des prix du carburant. « Pour le moment, nous avons opté pour l’administration de ces prix. Ce nouveau système signifie que nous allons tenir compte des divers paramètres du marché, endogènes comme exogènes. Pour ne citer que la parité du dollar par rapport à l’ariary et les fluctuations changeantes des cours du baril du pétrole au jour le jour. Tout va se faire d’une manière progressive », soutient Jean-Baptiste Olivier ministre de l'Énergie et des Hydrocarbures.
Eric Ranjalahy