AUTISME - Des êtres doués d’une intelligence particulière

«Encyclopédie». C’est le surnom que Sandra Eugénie Radovola aime donner à son fils Jewel, un autiste âgé de 15 ans. Il a un retard de langage, mais maîtrise un peu tout. «Son dada, c’est la réparation des matériels électroniques. Il lui arrive de démonter notre télévision, notre ordinateur, notre clavier. Puis, il les remonte, sans avoir suivi un seul cours dans la réparation. Il aime également les instruments musicaux. Il transforme nos ustensiles de cuisine en batterie. Ça lui est arrivé de disparaître de la maison quatre fois l’an dernier. C’est dans une école de musique qu’on l’a retrouvé», raconte cette mère, hier. Une autre mère de famille raconte que son enfant, également autiste, est très brillant. «Il a une très bonne mémoire. Il maîtrise bien le calcul mental», indique-t-elle. Une troisième mère de famille témoigne qu’à 5 ans, sa fille jouait sans difficulté aux mots mêlés dans les journaux.

Le problème commun des personnes autistes, c’est l’inaccessibilité des écoles. Ils sont souvent victimes de stigmatisation. «Mon fils a été scolarisé dans une école ordinaire. Il allait passer l’examen du BEPC lorsqu’un problème survint. Une altercation a éclaté entre lui et ses camarades de classe. Ces derniers, ne connaissant pas ce qu’est l’autisme, s’amusaient à se moquer de lui. Il est devenu violent, à la fin. Depuis, ses crises s’accentuaient», témoigne Manantsoa, père d’un jeune autiste qui a été déscolarisé et est devenu très dépendant.

Autisme Madagascar, une association de volontaires et de parents travaillant pour la promotion des droits des personnes autistes, a indiqué récemment que la question de l’éducation des enfants autistes demeure une préoccupation majeure dans le pays. Il y a très peu d’écoles inclusives, de centres spécialisés et d’enseignants et d’éducateurs spécialisés dans la prise en charge des personnes autistes.

Sandra Eugénie Radovola, jeune veuve qui s’occupe seule de son fils, souhaite trouver un centre qui pourrait aider son fils à développer ses compétences. Manantsoa souhaite qu’on arrête la stigmatisation des personnes autistes et qu’on améliore la communication sur ce trouble de développement. Le souci commun de ces parents de personnes autistes, c’est de laisser leurs enfants sans aucune autonomie. En ce 2 avril, dédié à la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, un carnaval de sensibilisation se tiendra entre Ambohijatovo, Anosy et Mahamasina.

Miangaly Ralitera

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