L’acte de don a été signé par Rafaravavitafika Rasata, ministre des Affaires étrangères, et Ji Ping, ambassadeur de Chine, sous l’égide du président Rajoelina. |
Sauver les récoltes mises à mal durant le passage du cyclone Gamane est une priorité. À cet effet, des engrais NPK seront distribués aux agriculteurs à partir de la semaine prochaine, selon le président de la République.
Une urgence. Tel est le qualificatif utilisé par Andry Rajoelina, président de la République, pour parler des actions à entreprendre afin de sauver les récoltes inondées ou ensablées, suite au passage du cyclone Gamane.
Aussi, durant une cérémonie qui s’est tenue au palais d’État d’Iavoloha, mardi, le chef de l’État a-t-il annoncé la distribution d’engrais NPK aux agriculteurs des régions ravagées par Gamane. Une distribution coordonnée conjointement par le ministère de l’Agriculture et de l’élevage, et le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC). Elle démarrera la semaine prochaine, selon les mots du Président.
Ladite cérémonie a porté sur la signature d’un acte de remise et de réception de don d’un montant de 2 250 000 dollars, destiné à l’approvisionnement en engrais chimique, par la Chine. “(...) afin de sauver la production de l’année. Nous allons pouvoir octroyer gratuitement de l’engrais aux agriculteurs sinistrés dans les régions Diana, Sava, Ambatosoa, Analanjirofo”, déclare alors Andry Rajoelina. Comme argument pour souligner l’urgence de la situation, le locataire d’Iavoloha a rappelé le bilan des dégâts cycloniques sur le plan agricole.
Résilience
“(...) le cyclone Gamane, dans le Nord de l’Île, a ravagé plus de 60 000 hectares [de terres rizicoles]”, rappelle le chef de l’État. Il a également donné une indication des besoins en engrais pour permettre aux agriculteurs sinistrés de sauver leurs récoltes. “(...) ils ont besoin d’un minimum de 30 kilos par hectare”, indique-t-il. Le Président ajoute, par ailleurs, que les difficultés d’accès aux intrants agricoles, dont les engrais, sont la cause du faible rendement de l’agriculture à Madagascar, notamment, dans le domaine rizicole.
“Actuellement, je tiens à signaler que les paysans malgaches, n’utilisent que 10 kilos [d’engrais] par hectare faute de moyens et faute de disponibilité d’engrais, également”, explique le locataire d’Iavoloha. L’objectif d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, surtout, celui d’en finir avec l’importation de riz a, néanmoins, été réaffirmé durant la cérémonie de mardi. Pareillement, pour l’ambition de redevenir le grenier à riz de l’océan Indien.
“Ainsi, faut-il moderniser notre système agricole. Mais aussi aider les agriculteurs pour avoir accès justement aux intrants agricoles”, affirme ainsi le président de la République. La modernisation porte sur la mise à jour des techniques, l’augmentation des surfaces cultivables et l’amélioration des semences. Comme indiqué par le chef de l’État, le défi consiste aussi à faciliter l’accès aux intrants agricoles.
Outre les appuis internationaux comme le don chinois, signé, mardi, Andry Rajoelina réitère le projet étatique de “mettre en place des usines d’engrais (...) dans plusieurs régions. Cela, pour faciliter l’acquisition des engrais”. Il ajoute, “notre objectif, c’est d’augmenter le rendement de notre production rizicole qui devrait passer de 5 à 6 tonnes à l’hectare au lieu de 2 à 3 tonnes seulement à l’hectare actuellement”.
L’idée de renforcer le rendement agricole est aussi de booster la résilience des agriculteurs. Et également, consolider la résilience nationale, en termes de sécurité alimentaire, face à la pression des changements climatiques. “L’augmentation du rendement à l’hectare va assurer une plus grande disponibilité alimentaire et ainsi renforcer la capacité de nos paysans à faire face aux défis climatiques qui sont de plus en plus fréquents et de plus en plus violents”, déclare ainsi le président de la République.
Garry Fabrice Ranaivoson