Taxe force

Une bonne initiative. Le ministère de l’Environnement et du Développement durable a annoncé hier la création de la fiscalité environnementale. Il s’agit d’un nouveau mécanisme de financement destiné à renflouer les caisses des communautés de base dans leur rôle de protection des ressources naturelles et des forêts. Vingt secteurs d’activité sont concernés par cette taxe environnementale. Le taux n’a pas été dévoilé, mais cela devrait constituer un joli pactole pour permettre aux communautés de base d’assumer leur rôle et de limiter les effets du changement climatique. Mieux, cela devrait permettre au ministère de l’Environnement et du Développement durable de mieux lutter contre les actions néfastes des populations autour des aires protégées à la recherche de terrains de culture pour survivre. 

La protection des ressources naturelles et des forêts est souvent compliquée si l’on ne se soucie pas de cet aspect vital du sujet. On consacre beaucoup d’argent pour protéger les lémuriens et les orchidées au mépris des humains. C’est bien de disposer de fonds pour mener à bien la lutte contre le changement climatique, mais il est encore mieux d’appliquer les mesures qui ont été prises par le régime précédent. 

L’interdiction de la production, de la commercialisation et de l’utilisation des sachets et des sacs en plastique, fixée par le décret du 7 octobre 2014 et entrée en vigueur le 1er octobre 2015, n’a jamais été effectivement mise en œuvre. Annulée et modifiée par le décret du 3 janvier 2017 portant sur l’interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation, de la constitution de stock et de l’utilisation des sachets et sacs en plastique, cette mesure a connu le même sort que sa devancière. Le décret est resté lettre morte jusqu’à présent. Or, on sait que le plastique est le polluant par excellence dans le monde, à l’image du fleuve Jourdain, là où Jean Baptiste a baptisé Jésus Christ. 

Dans certains pays, comme le Rwanda, souvent pris comme modèle de développement, l’usage du plastique a été complètement banni. Il suffit donc d’une volonté et d’une détermination pour y arriver. Il est vrai que des intérêts financiers colossaux sont en jeu, mais la protection de l’environnement n’a pas de prix, et c’est pour cette raison que les COP ont été créées. Dans certains commerces, on est revenu timidement aux sachets en papier ou à d’autres matériaux plus écologiques. Tout long voyage commence par un premier pas. Come on.

Sylvain Ranjalahy

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