SURPOPULATION AU CAMPUS D’ANTSIRANANA - L’université gère l’ingérable

Échantillon des blocs universitaires.

Le sureffectif est la première réalité à laquelle les étudiants malgaches sont confrontés à leur arrivée à l’université, malgré une nette amélioration des conditions de scolarisation. L’université Nord d’Antsiranana (UNA) n’est pas épargnée par cette situation. 

Le Centre Universitaire Régional (CUR) d’Antsiranana, connu actuellement sous le nom de UNA, a été conçu en 1978 pour mille deux cents étudiants. Mais cette année, il a accueilli douze mille étudiants en première année, dont seulement quatre mille deux cent soixante-dix-sept étudiants sont logés dans les cités universitaires, répartis dans sept cent soixante-trois chambres, comprenant dix blocs bâtis en 1980, et trente-trois préfabriqués (préfa jaunes et préfa verts) construits en 1976. Selon les explications, huit de ces dix blocs et trente-deux des trente-trois préfabriqués sont tous actuellement en état critique.

Historiquement, en 2011, il existe un arrêté portant sur les règlements intérieurs, mis à jour lors d’une concertation en décembre 2023. Cet arrêté stipule deux modes de gestion du campus : la gestion via les associations, concernant particulièrement les bâtiments réhabilités par les associations des étudiants depuis 2005, et la gestion via l’administration.

L’évolution

En écoutant les aînés, première promotion d’étudiants logés dans le campus UNA, il n’y avait que l’ESPA ou École Supérieure Polytechnique d'Antsiranana à l’époque. 

Chaque pièce du dortoir logeait un seul étudiant. Il y en avait même ceux qui ne voulaient pas être logés, ils résidaient ailleurs. Alors que quarante-huit ans après, ces avantages sont devenus des mythes. Le campus est surpeuplé.

D’année en année, la croissance des établissements est remarquable à l’UNA. D’une part, c’est un signe de développement et cela a attiré de nouveaux jeunes bacheliers. Plus il y avait l’ouverture de nouveaux parcours, plus il y avait d’étudiants. Alors que d'autre part, les logements ainsi que les salles de classe ne subissent pas les mêmes accroissements. Si, au tout début, il n’y avait que l’École Supérieure Polytechnique d'Antsiranana (ESPA), actuellement il existe sept facultés, une école normale supérieure de l'enseignement technique, deux instituts et une école supérieure en agronomie et environnement.

Ainsi, la situation actuelle montre que ces dix blocs, dont un bloc karaté réhabilité par les étudiants, ont une capacité de mille sept cent quarante-et-un étudiants. Les quatorze préfa jaunes, dont quatre sont réhabilités par les étudiants, abritent six cent soixante-dix étudiants, les douze préfa verts accueillent mille soixante-neuf étudiants et le bâtiment Belle Rose, construit pendant la transition, contient trois cents étudiants. Il est donc normal que la situation soit catastrophique.

Ces établissements perçoivent tous des droits d’inscription venant des étudiants et aussi la déduction de 2 000 ariary sur leurs bourses pendant neuf mois pour les frais de logement globaux, et de 3 000 ariary pour le bâtiment Belle Rose. La raison n’a jamais été vraiment officialisée. Alors que la somme encaissée n’est pas affectée à l’entretien des dortoirs qui sont devenus lamentables.

Raheriniaina 

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