L’examen auditif devrait se faire tous les huit mois pour espérer ne pas porter des appareils auditifs. |
Les appareils auditifs ne sont pas accessibles à tous. On les achète à partir de 1 300 000 ariary.
Les appareils auditifs sont vendus à plus d'un million d'ariary, un prix qui reste hors de portée pour ceux qui en ont besoin. Ce besoin demeure crucial dans toute l'île, comme en témoigne l'événement d'hier organisé par l'Akanin'ny Marenina (Akama) pour marquer la Journée mondiale de l'audition. Près de cinquante personnes ont demandé le prix et des informations aux médecins concernant ces appareils. Certaines ont été découragées par le prix et ont quitté les lieux, tandis que d'autres cherchaient à en savoir plus.
Le coût élevé des appareils auditifs reste un obstacle majeur pour les parents, alors même que des milliers d'enfants, de jeunes et de personnes âgées en ont un besoin urgent. "Ce prix varie de 1 300 000 ariary à plus de 3 000 000 ariary selon la qualité de l'appareil. Jusqu'à présent, le nombre de personnes qui possèdent un tel appareil reste très faible par rapport aux besoins sur toute l'île", explique le Dr Randrianarisoa Théodore, spécialiste en oto-rhino-laryngologie (ORL), hier.
Des parents partagent également leurs difficultés. "Mes deux enfants sont sourds. Nous avons dû attendre plusieurs années pour pouvoir acheter des appareils auditifs avec l'aide de l'association Akama, car nous n'avions jamais réussi à rassembler tous les fonds nécessaires", raconte Patricia Lucie Esther, hier. Pour la plupart des Malgaches, ce problème est résolu grâce à des associations qui aident ces personnes, car l'accès reste encore très difficile. Après l'acquisition, l'entretien et le soin accordés à ces appareils demeurent également très importants.
Les efforts tant internationaux que nationaux peuvent contribuer à abaisser le coût de ces appareils. "Il est envisageable, par exemple, de diminuer les taxes douanières afin de réduire le prix sur le marché local. Il est également envisageable d'importer des productions sous licence pour rendre ces appareils plus abordables", poursuit ce médecin.
En outre, le problème de l'audition pourrait devenir une préoccupation nationale. L'Organisation mondiale de la santé a averti que la surdité pourrait toucher près d'un milliard de personnes vivant dans les pays en développement d'ici 2050, comme c'est le cas à Madagascar. Les modes de vie et diverses conditions de vie sont des facteurs contribuant à ce problème, notamment les bruits forts sur les lieux de travail et l'utilisation excessive d'écouteurs, surtout chez les jeunes. Par conséquent, la demande en appareils auditifs pourrait encore augmenter dans les années à venir. Réduire au maximum le coût de ces appareils est donc une nécessité. Les médecins recommandent également des examens auditifs tous les huit mois.
Miora Raharisolo