Marc Sergio Clerc, directeur exécutif par intérim de l’Initiative de Transparence pour les Industries Extractives. |
Un site web contenant toutes les informations sur les contributions minières à Madagascar sera disponible. Un outil pour rendre effective la transparence, mais aussi pour aider à attirer des investisseurs.
La carte de la transparence est jouée. Les statistiques sur le secteur minier et la contribution des sociétés extractives seront bientôt disponibles. D’ici au mois de septembre, un nouveau centre de données (Data Center) sera mis en place. Concrètement, il s’agit d’un site web compilant les données relatives aux recettes, ristournes et redevances minières perçues par l’État ou payées par les entreprises. Ainsi, les données du secteur minier seront mises à la disposition de tous. Lundi, lors d’une entrevue avec la presse, Marc Sergio Clerc, directeur exécutif par intérim de l’Extractive Industries Transparency Initiative (EITI) ou Initiative de Transparence pour les Industries Extractives, a développé le projet. Il s’inscrit dans les mesures correctives préconisées lors de la troisième validation de la mise en œuvre de la norme EITI. « Cette initiative découle d’une des recommandations inscrites dans la norme EITI. La disposition en question permettra d’installer une plateforme pour divulguer les données et les informations sur le secteur extractif », explique-t-il.
Tous les chiffres liés aux mines seront inclus dans cette plateforme. Les institutions administratives gérant les recettes du secteur minier y inséreront leurs statistiques. Cela commencera par la douane, la direction générale des Impôts, la direction générale des Mines et toute autre administration publique liée de près ou de loin au secteur extractif. De même, les chiffres communiqués par les entreprises extractives seront inclus. Tout le monde pourra alors les comparer. « Les entreprises minières pourront aussi inclure dans cette plateforme les paiements qu’elles ont effectués. En effet, par rapport à ce souci de transparence, il y a souvent un écart entre l’argent déclaré par ces sociétés comme étant payé et l’argent déclaré comme perçu par l’État », ajoute Marc Sergio Clerc.
Débats de fond
Ce projet est financé par l’ambassade des États-Unis. Un mémorandum d’entente a d’ailleurs été signé entre le gouvernement américain et l’EITI à cet effet. La première phase du projet consiste à acquérir des serveurs pouvant héberger les données. La seconde phase sera la réactualisation du site web de l’EITI afin qu’il puisse comporter ces informations. Il s’agit aussi d’une mesure visant à doter les citoyens d’informations de base. Cela permettra en outre de créer des débats de fond pour des réformes inclusives et positives, tenant compte de l’intérêt public.
Par ricochet, ce site pourrait également attirer les investisseurs. Ils auront un aperçu de la contribution du secteur extractif dans la Grande île. La plateforme sera en quelque sorte le « Doing Business » des investisseurs miniers à Madagascar, avec toute une panoplie de données pouvant servir de vitrine. La transparence des statistiques pour le secteur minier facilitera les recherches des chercheurs et des étudiants dans ce domaine où l’accès aux données financières est souvent un casse-tête pour un profane.
Itamara Randriamamonjy