Avant sa fermeture, la Siranala comptait plus de trois mille salariés. |
La société sucrière d’Analaiva est confrontée à des phénomènes persistants de vols de métaux et de pillage, une réalité qui préoccupe les autorités.
Des actes de vol répétés ont été signalés au sein de la société sucrière d’Analaiva, connue sous le nom de Siranala. Selon le compte rendu du Conseil des ministres de mercredi dernier, «des cas de vols de métaux ont été enregistrés au sein de la Siranala» depuis son saccage en décembre 2014. Une situation préoccupante, d’autant plus que cette société était autrefois un pilier de l’industrie sucrière nationale, et que sa destruction a entraîné le chômage de milliers de personnes. L’État ne compte pas abandonner la Siranala à son sort. Selon le communiqué de presse du gouvernement, une coopération sera établie entre les autorités locales et le ministère de la Justice pour examiner les plaintes déposées par la société, dans le but de documenter les faits et de protéger ces biens publics, tout en démantelant toute complicité qui pourrait entraver la recherche de la vérité.
D’autres mesures concrètes sont également envisagées, notamment des descentes sur le terrain pour inventorier les biens encore présents dans l’entreprise. Dans le cadre des efforts visant à redorer le blason de la société, des discussions sont en cours avec Complant, qui a repris l’entreprise en 1997, afin d’attirer de nouveaux investisseurs.
Troubles sociaux
Employant directement trois mille personnes dans la région de Morondava, cette usine a été, pendant des décennies, le principal employeur de la localité. La production de sucre n’a jamais été aussi importante depuis la première république, avec un record de 100 000 tonnes réalisé par Madagascar en 2012. La Siranala a contribué pour 34 000 tonnes à cette production, en plus des quantités produites par la Sirama à Ambilobe et Namakia, désormais connue sous le nom d’Ouest Sucre. Des troubles sociaux liés aux mauvaises conditions de travail et à la détérioration des liens sociaux entre les communautés ont précédé les actes de vandalisme qui ont ravagé cette industrie régionale. Autrefois le deuxième complexe sucrier du pays après la Siramamy Malagasy (Sirama), la Siranala couvre plus de 6 000 hectares de terrains marécageux, principalement composés de sable roux. L’irrigation se fait à l’aide de pivots alimentés par le barrage de Dabaraha et des forages réalisés sur le domaine. Bien que les possibilités d’extension soient importantes, cela nécessitera d’importants travaux d’aménagement.
Itamara Randriamamonjy