Des manifestations contre la coupure de courant dans deux quartiers différents à Toamasina. |
Le siège de la Jirama à Toamasina a été sécurisé par les Forces de l’ordre. Des habitants de cette ville portuaire sont descendus dans la rue pour protester contre une longue coupure de courant.
Des Forces de l’ordre ont quadrillé tous les points de la Jirama à Toamasina depuis mercredi. «Nous avons reçu l’ordre de sécuriser le bureau, la centrale thermique et la station de pompage de la Jirama, après la réunion de l’Organe mixte de conception (OMC)», explique la Gendarmerie hier. La décision a été prise suite à la longue coupure de courant qui sévit dans cette ville portuaire depuis mercredi. «Beaucoup sont en colère face à l’impact de ces coupures sur la vie quotidienne et sur les activités. Ce qui irrite surtout les gens, c’est qu’il n’y a aucune communication, alors que cela fait plus de 24 heures que ce problème persiste», indique Vonifanja Rakotondrahiratra, présidente nationale par intérim du Réseau National de Défense des Consommateurs (RNDC).
Ces clients de la Jirama ont patienté plus de 24 heures. Hier soir, la tension était à son comble. Ils sont descendus dans la rue à Ambolomadinika et ont brûlé des pneus pour barrer la route, ont jeté des pierres à l’endroit des éléments des Forces de l’ordre. Les habitants de Tanambao V s’organisaient pour manifester contre cette longue coupure un peu plus tard dans la soirée. Les Forces de l’ordre ont répliqué avec des jets de lacrymogènes pour disperser les foules en furie.
Retard de livraison
Selon les témoignages des habitants, l’électricité a été coupée vers 10 heures du matin, mercredi. Elle revenait vers 19 ou 20 heures, selon les quartiers. Au bout d’une heure, la coupure revenait et persistait jusqu’à hier soir. Les clients de la Jirama tapent du poing sur la table. «La Jirama doit trouver une solution rapidement. 90% des activités à Toamasina dépendent de l’électricité. C’est triste de voir ces poissonniers, ces pâtissiers, avec leurs produits périssables. Ces coiffeurs, ces employés de bureau, inactifs. Ce n’est pas tout le monde qui a les moyens d’acheter ou de louer un groupe électrogène», assène un habitant de Toamasina. Les sites stratégiques, comme les hôpitaux, les bureaux d’administration publique et la station de pompage, par contre, n’étaient pas concernés par la coupure d’électricité. La Jirama justifie cette longue coupure de courant à Toamasina par un retard de livraison du fioul lourd.
Ce problème ne concerne que Toamasina. La Jirama assure que des solutions ont été trouvées et que l’électricité devrait être rétablie hier. «Nous estimons que l’approvisionnement va se rétablir 6 heures après cette communication. Il y a encore plusieurs étapes à suivre, comme le chargement du camion-citerne, le dépotage, le transfert et la séparation», souligne la Jirama Toamasina dans un communiqué hier soir.
Miangaly Ralitera