BIODIVERSITÉ - Un atout économique de taille

Les Aires protégées terrestres ou aquatiques constituent 12% de la superficie de la Grande Île.

La contribution des Aires protégées à l’économie nationale n’est pas à négliger. Le potentiel est tout simplement énorme et contribue au développement de plusieurs secteurs prioritaires.

Une importance économique souvent méconnue. Selon des études menées par un groupe de chercheurs pour la Fondation des Aires protégées et de la biodiversité à Madagascar (FAPBM), le poids économique de la biodiversité se chiffre à environ cinq cents millions de dollars par an, soit 67 à 87 dollars par hectare chaque année. Il s’agit ici de la contribution des Aires protégées terrestres. 

Ces chiffres sont compilés dans une étude d’une centaine de pages, réalisée par des experts environnementaux, intitulée «La contribution économique des Aires protégées de Madagascar : une revue de l’existant», retraçant les retombées des Aires protégées à l’échelle nationale et locale. Depuis 2016 en effet, la Grande Île s’est conformée aux normes internationales en augmentant de cinq fois la superficie de ses Aires protégées, terrestres et aquatiques. Ainsi, celles-ci sont passées de 221 045 hectares en 2016 à 1,38 million d’hectares en 2020, soit 12 % de sa superficie totale. Avec cette nouvelle politique de gestion de ses Aires protégées, le pays se conforme à une tendance mondiale, permettant d’évaluer et de cerner le poids économique de la possession de tels espaces.

Contribution

Pris dans leur ensemble, ces chiffres sont déjà significatifs. Mais en prenant le temps de se pencher sur l’impact de telles politiques à l’échelle locale, les retombées de la protection d’espaces terrestres et maritimes sont tout simplement considérables. Cette contribution est également palpable dans les secteurs clés du développement. Pour le secteur touristique par exemple, la contribution des Aires protégées est évidente. D’après une étude menée sur cette branche du développement, 68% des touristes interrogés sur la raison de leur venue dans la Grande Île ont confié vouloir visiter un ou plusieurs parcs nationaux pendant leur séjour. La contribution des Aires protégées dans le secteur touristique peut être estimée entre 42 et 173 millions de dollars. En supposant qu’il y ait 68% des trois cent mille et quelques touristes qui viennent annuellement. Sans parler des emplois directs. Une étude, datant de 2021, démontre par exemple que Madagascar National Parks a employé sept cent vingt-trois personnes en 2020. À cela s’ajoutent cent cinquante emplois directs générés par la présence de parcs nationaux, avec des dizaines, voire des centaines d’autres emplois directs ou indirects. En outre, d’autres secteurs comme l’énergie, l’écotourisme, la recherche scientifique profitent des retombées générées par les films documentaires réalisés sur cette biodiversité.

Selon des experts dans la gestion des parcs nationaux, «la mise en place des espaces protégés capitalise en effet les ressources naturelles du pays. Cela rationalise également la façon dont elles sont gérées». 

Itamara Randriamamonjy

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