Zo Andrianina Rakotomavo, le chef de service de recherche auprès de Météo Madagascar, demande la limitation de la production de CO2. |
Le monde a connu une hausse de température de +1,45°C pour l’année 2023. La gravité de cette hausse est encore moindre pour le pays mais les conséquences commencent à se faire sentir.
La grande île commence à affronter les effets du réchauffement climatique. Plus de 35°C a été enregistré depuis plusieurs années. Les conséquences liées à cette hausse de température commencent à s’accentuer même si, pour le moment, le pays est encore épargné par les risques extrêmes. Le monde fait face actuellement à un réchauffement climatique de +1,5°C, mais Madagascar ne figure pas encore dans la liste. Par contre, les risques sont grands. « Nous connaissons en ce moment une hausse de température de +1,2°C par rapport à la référence mondiale, celle de la période préindustrielle ou l’année 1850 à 1900 », explique Zo Andrianina Rakotomavo, le chef de service de recherche auprès de Météo Madagascar, à Ampasampito, hier. Les précipitations, la sécheresse et les cyclones qui s’intensifient sont les plus grandes conséquences de ce réchauffement pour le moment. « Nous sommes encore épargnés par rapport aux autres pays. Pour notre cas, le temps est très chaotique. Par exemple, les précipitations arrivent très tard et quand la pluie tombe, c’est au-dessus de ce qu’on peut attendre. Comme le cas de Toamasina ; le taux de précipitations que cette ville devrait recevoir pour un mois tombe en seulement une semaine. On peut également parler d’une prévalence de la sécheresse dans certaines régions où elle n’existait pas auparavant. Et enfin, le cyclone qui se renforce » , selon toujours les explications. Dans ce cas, la biodiversité marine et les cultures ainsi que l’élevage sont impactés par ce changement. Ce réchauffement climatique presque partout dans le monde est dû à la production massive de gaz à effet de serre (CO2). Actuellement, le monde a un stock important de ce gaz dans l’atmosphère dont la disparition prendra beaucoup de temps. « Nous laissons un stock de gaz à effet de serre de 60 milliards de tonnes par an. Par contre, ces CO2 ne se dissolvent que sur une centaine d’années. Dans ce cas, nous allons vivre avec cette hausse de température pour plusieurs années encore », continue ce responsable.
Presque toutes les régions sont confrontées à ces effets du réchauffement climatique.
Les années à venir
Les hommes devraient limiter la production de CO2 dans leurs activités et ce, afin de pouvoir vivre sainement. Selon les prévisions mondiales, cette température augmentera encore dans le monde entier. Elle est en hausse depuis 2013 et continue de croître pour encore plusieurs années. L’année 2023 est connue pour être l’année la plus chaude et cette hausse de +1,5°C en est le témoin. Elle devrait également être plus élevée pour l’année 2024, selon les prévisions de Météo Madagascar. Pour le cas de Madagascar, limiter le réchauffement en dessous du seuil de +1,5°C d’ici 2030 est une grande tâche. « Il n’y a que les forêts qui peuvent réduire le gaz à effet de serre. Les solutions artificielles ne sont pas très pratiques, c’est-à-dire qu’il faut augmenter le reboisement et réduire la production de gaz à effet de serre », continue-t-il. D’ailleurs, si ce seuil est atteint voire franchi, les effets que l’on vit actuellement risquent de s’amplifier. « Mais étant donné les conditions de vie dans lesquelles nous vivons actuellement, ce seuil sera atteint d’ici 2030 », finit-il. Dans ce cas, le comportement devrait changer pour échapper à ce problème. Ce réchauffement risque de devenir encore plus fort pour les années 2050 à 2100. Les générations futures subiront les conséquences de nos activités actuelles.
Miora Raharisolo