Amour transcendant

Le quotidien est sous l’emprise de l’amour et son air lyrique accompagne le parfum envoûtant qui apporte le contraste bienvenu dans la pestilence de l’atmosphère de tous les jours. Depuis quelques jours, on vibre sous l’emprise de la Saint-Valentin qui effectue sa présence romantique annuelle, une émanation qui s’incruste dans tous les secteurs de la routine, à l’instar du marché qui se règle à l’heure de l’amour.

Et les étals et les vitrines prennent les couleurs de l’amour, ces teintes vives de la passion qui enjolivent la vie des couples, le temps qu’on respire ses doux effluves qui embaument l’oxygène, lui donnant cet effet euphorisant qui purifie et sublime, plus que d’habitude, le sang chaud de l’amour qui irrigue les cœurs amoureux. Et mercredi, ce vent torride sera à son apogée périodique, manifestant la puissance de Cupidon.

L’espièglerie de Cupidon continue de faire son effet parmi les mortels, riches ou pauvres, jeunes ou vénérables, ... L’humanité succombe aux pouvoirs de l’amour qui transcende le rationnel pour mener l’homme vers cette extase sublime qui relève de l’irrationnel. C’est ainsi que le temps et l’histoire, qui ont fait mûrir notre intellect en faisant grandir la raison, n’ont jamais réussi à pénétrer les mystères de ce phénomène universel qui a gardé sa magie qui défie les esprits trop cartésiens.

Mais l’amour, comme complément de cette félicité qu’il a procurée à ceux qui ont eu la chance d’expérimenter son côté lumineux, a aussi assis sa réputation grâce à la fréquence des surgissements des impétuosités de son côté obscur, celui qui inflige aux mortels leurs plus lancinantes souffrances. C’est en tant que remueur de larmes que l’amour a été, trop souvent, la source privilégiée de l’inspiration poétique et artistique et “les plus désespérés sont les chants les plus beaux. Et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots,” écrivait Alfred de Musset.

Qu’il soit heureux ou triste, l’amour est toujours une expérience du sublime, de ce qui peut dépasser le monde absurde, de la vie ordinaire avec ces sentiments banals qui sont, sous l’influence de l’amour, magnifiés par ce que Stendhal appelle “cristallisation”, l’enrichissement imaginaire des qualités de l’être aimé et qui supprime les défauts ou les métamorphose en qualités.

La Saint-Valentin est donc la grande messe où l’on célèbre l’amour, où on l’honore pour le piment ou la douceur, un résumé réducteur de son exaltante complexité, qu’il peut injecter dans nos vies qui lui doivent leurs plus grands enivrants instants d’enchantement (et de désenchantement).

Fenitra Ratefiarivony

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