Le père de famille, les mains et les pieds attachés, quand les habitants d’Ambohidava l’ont trouvé, mercredi soir. |
Un membre de la communauté indienne a été kidnappé sur la rocade d’Andohatapenaka. Ses ravisseurs l’ont abandonné à Ambatolampy Tsimahafotsy.
Tard mercredi, un renseignement nous est parvenu, signalant la présence d’un père de famille d’origine indienne abandonné dans des buissons, à Ambohidava, dans la commune rurale d’Ambatolampy Tsimahafotsy, du district d’Ambohidratrimo. Il avait les pieds et les mains ligotés. Il était bâillonné, d’après l’informateur.
Selon ses informations, des élèves sont rentrés de l’école et ont découvert cet homme, vers 17 heures et 15 minutes. Ils ignorent ce qui lui était arrivé. Le fokonolona l’a détaché, relevé et porté jusqu’au village. Avisées des faits, les autorités, à leur tour, l’ont identifié et ont contacté sa famille.
À en croire des voix judiciaires, il s’agit d’un certain Goulam Mahmoud. Un autre individu et lui ont été kidnappés par un gang, mardi, vers 17 heures, près d’un garage sur la rocade Makis, à Andohatapenaka.
Les scélérats les ont transportés avec la propre voiture de Goulam, une Kia Sorento. Ils ont roulé sur le pont chinois pour prendre la direction d’Ambohitrimanjaka. Ils ont continué jusqu’à Andranotapahina où ils ont fait descendre l’autre prisonnier. Ils ont seulement emmené le propriétaire du véhicule. Depuis, ils ont disparu de la circulation.
Un milliard
Ils n’ont pas mis longtemps pour procéder à la prochaine étape. L’heure était à la demande de rançon. Ils se sont servis du propre téléphone du captif pour appeler sa famille.
Des renseignements officieux susurrent que l’escouade aurait exigé un milliard. Pas plus de précisions n’ont été reçues si le montant était en ariary ou en francs malgaches.
Il a fallu prévenir les Forces de l’ordre pour resserrer l’étau autour des kidnappeurs. Forts en stratégie, les gendarmes issus de la Section de recherches criminelles de Fiadanana, du Groupement d’Analamanga et de la Compagnie d’Ambohidratrimo ont essayé de les prendre de court.
Il ne leur restait que très peu de temps et de possibilités de mouvements, entre leur demande de rançon et leur arrestation. Finalement, ils ont libéré leur otage à Ambatolampy Tsimahafotsy dès qu’ils ont touché douze millions d’ariary.
« Vu son grand âge et sa vulnérabilité, monsieur Goulam était fatigué. Néanmoins, son état de santé est stable », raconte une source sûre, mais confidentielle.
C’était donc le premier kidnapping qui a de nouveau visé la communauté indienne après quelques années d’accalmie. La police, la gendarmerie et la Justice ont maintenant du grain à moudre.
Hajatiana Léonard