OPPOSITION - Le collectif des onze reste inactif

Les membres du collectif des onze sont en silence radio depuis quelques temps

Les festivités sont désormais terminées et la tension politique risque de reprendre. Jusqu’à présent, le collectif des candidats reste silencieux malgré l’annonce de la poursuite de la lutte. 

Une année nouvelle, une stratégie renouvelée ? C’est la question qui se pose quant à l’intention du collectif des candidats. Avec l’appellation «candidats» qui est devenue caduque au moment de l’investiture de Andry Rajoelina en tant que président de la République le 16 décembre dernier, la solidarité des onze est aussi remise en question surtout que, depuis quelques temps, le collectif reste dans un silence radio qui frustre certains de leurs partisans. Joint au téléphone hier en début de soirée, Auguste Paraina, membre du collectif, réfute le fait que la plateforme se désolidarise en déclarant que les onze sont toujours ensemble et que la lutte continue. 

Malgré cette solidarité déclarée, les actions concrètes sont absentes et la lutte peine à avancer.

Lors d’une réunion entre les membres du collectif au QG du HVM, le mois dernier, suivi par une rencontre entre l’ancien président Marc Ravalomanana et les membres du RMDM, la formation d’une cellule de crise a été convenue. Mais jusqu’à maintenant, cette cellule n’a pas encore vu le jour et a même été devancée par d’autre, notamment la cellule de crise «Diovy Madagasikara», initiée par Guy Maxime Ralaiseheno et consorts au mois de décembre dernier. Ce qui témoigne du coup de mou du collectif qui regroupe pourtant plusieurs acteurs majeurs de la politique dans la Grande île, à savoir des candidats à la présidentielle et surtout des personnalités qui ont joué de grands rôles dans le pays durant plusieurs années. 

 Ouverture 

L’absence d’action concrète conduit certains des partisans à rebrousser chemin vu que les onze principaux concernés sont silencieux face à la victoire du numéro trois. Il est fort possible que ce manque d’action coïncide avec la période des fêtes de Noël et de fin d’année qui a été une période de trêve politique avec l’ensemble des acteurs qui sont restés silencieux. Seul le président Andry Rajoelina a effectué des sorties médiatiques en fin d’année avec diverses actions sociales comme la distribution de kits solaires pour les ménages les plus vulnérables de la capitale. 

Au vu de la conjoncture politique actuelle, il serait aussi difficile pour le collectif de peser dans sa cause malgré l’annonce du président de la République réélu concernant l’ouverture de l’exécutif pour son second quinquennat. Qui dit ouverture ne veut sûrement pas dire jusqu’à l’opposition surtout que les entités, groupements et partis politiques en dehors du TGV, qui ont soutenu Andry Rajoelina durant la course à la magistrature suprême, sont nombreux et il est perceptible que ce sont eux qui sont concernés directement par l’ouverture déclarée. Néanmoins, quelques-uns des leaders de l’opposition et membres du collectif ont été vus au stade Barea Mahamasina lors de l’investiture. Geste qui peut être perçu par certains comme un clin d’œil au patron du TGV afin d’accéder à des postes dans le prochain gouvernement du second mandat du président Rajoelina.

Le prochain enjeu de taille pour le collectif des anciens candidats à la présidentielle sont les élections communales et législatives de cette année. La logique veut que s’il veut conserver une influence sur la politique dans le pays, il lui faudra se battre pour avoir le plus de siège possible à l’Assemblée nationale pour faire le contre poids du pouvoir des Oranges qui va s’accroître si l’opposition s’obstine à faire le boycott. 

Le mois dernier, le collectif a publié un communiqué déclarant leur volonté de prendre part aux prochaines échéances électorales à condition qu’il y ait plus de transparence de la part des organisateurs des élections. C’était déjà une des conditions imposées par le collectif lors de la dernière présidentielle. Condition piétinée, selon ce dernier, par les instances organisatrices de l’élection, et ayant mené au boycott de la présidentielle par dix des treize candidats validés par la Haute Cour Constitutionnelle.

Ravo Andriantsalama 

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne