MARCHÉ DES MATIÈRES PREMIÈRES - Opportinité à saisir pour le graphite malgache

La demande mondiale en graphite ne cesse de croître, une opportunité que la grande île doit savoir gérer à bon escient

La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, premier producteur mondial de graphite, pourrait bien être le tremplin sur lequel d’autres acteurs de l’exportation de ce minerai, dont Madagascar, vont rebondir. 

Depuis l’annonce de la limitation des exportations de graphite chinois par le gouvernement de Pékin, pour des raisons de « sécurité nationale », les géants de la construction automobile se tournent désormais vers l’Afrique pour garantir leurs chaînes d’approvisionnement. Depuis décembre, la Chine freine ses exportations de graphite en réponse à une série de  mesures de restrictions à l’exportation vers l’empire du milieu de « semi-conducteurs et de machines utilisées pour leur fabrication », décrétées par le gouvernement américain. Les spécialistes en minéraux critiques ainsi que ceux du commerce du graphite ont prédit « un impact positif immédiat » pour les autres pays producteurs de graphite  en Afrique à la suite de la mise en vigueur de cette décision. Ainsi, les yeux sont désormais rivés sur Madagascar et d’autres pays comme le Mozambique et la Tanzanie. 

Du côté des géants de la construction de voitures électriques, cela permet, entres autres, de « garantir des chaînes d’approvisionnement stables et de ne pas perturber les activités économiques liées au graphite ». Les acheteurs internationaux commencent à s’intéresser au marché africain et à y jeter les jalons d’une nouvelle collaboration. 

Intérêt

Il s’agit là de l’occasion rêvée de mettre le pied au plancher quant à la production et l’exportation de graphite pour la Grande île chez qui plusieurs compagnies comme Nextsource Materials ou encore Tirupati Graphite essayent d’augmenter leurs productions annuelles. Aujourd’hui, des pays comme la Corée du Sud, un des géants mondiaux dans la fabrication de batteries lithium-ion, n’ont pas manqué d’exprimer leur intérêt pour le graphite malgache. Des missions menées en août dernier ont suscité l’opinion publique sur l’intérêt que les compagnies et les autorités sud-coréennes portent sur ce minerai stratégique. Elles sont prêtes à émettre des investissements conséquents dans le pays. En septembre dernier, c’est le géant coréen POSCO International corp. qui propose à Nextsource Materials Inc, société exploitant le graphite dans sa mine de Molo à Fotadrevo, d’acheter du graphite produit dans ses mines. « 30 000 tonnes de concentré de graphite par an et 10 à 15 000 tonnes de Graphite Sphérique Purifié (SPG) au cours des dix prochaines années », avait-on indiqué.  

D’autres multinationales à l’image de POSCO sont, elles aussi, prêtes à parier sur le graphite de la Grande île qui se place quand même au second rang mondial en termes de production de graphite naturel derrière la Chine. L’empire du milieu concentre près de 80% de la production minière mondiale avec près de 870 000 tonnes produites par an. Bien que les exportations de la Grande île soient encore loin de dépasser ce cap, il existe une réelle opportunité d’évoluer pour le graphite malgache. 

À rappeler que le graphite, en plus d’être un incontournable des salles de classe (utilisé dans la fabrication des mines de crayons) est aussi un minerai critique qui s’avère essentiel dans l’industrie automobile et les technologies de pointe. Ce minerai participe à la fabrication des batteries pour les véhicules électriques. À l’unité, ils ont  besoin en moyenne de cinquante à cent kilos de graphite pour constituer une anode. Depuis décembre, l’application de ces restrictions des exportations chinoises change la configuration générale des échanges de graphite à l’échelle internationale.  

Itamara Randriamamonjy

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