SECTEUR PÊCHE - Cent pêcheurs périssent en mer chaque année

Le ministère de la Pêche et de 'économie bleue au Rockefeller Hôtel de Cape Town, en Afrique du Sud, jeudi dernier

Lors d’une rencontre internationale à Cape Town, Afrique du Sud, axée sur l’amélioration de la sécurité des pêcheurs, la partie malgache a rappelé la situation encore précaire des pêcheurs.

Un métier à risque. Il est déjà arrivé que trois membres d’une fratrie de pêcheurs soient décédés en même temps. 

C’est une des illustrations apportées par le ministre de la Pêche et de l’économie bleue, Paubert Mahatante Tsimanaoraty, qui, rappelons-le, est un biologiste marin et océanographe, pour expliquer devant des participants experts en pêcherie à une rencontre de haut niveau à Cape Town, Afrique du Sud, la situation dans laquelle travaillent les quelques cent cinquante mille pêcheurs malgaches. Qu’ils relèvent de la pêche traditionnelle, de la pêche artisanale et parfois même de celle industrielle, les pêcheurs opèrent encore dans des conditions aléatoires. « Ces cinq dernières années, cinq cent quarante-cinq pêcheurs ont péri en mer. C’est beaucoup pour une communauté travaillant dans une île comme Madagascar », a-t-il expliqué. « L’activité de pêche pour des milliers de pêcheurs est surtout destinée à nourrir leur propre famille, c’est-à-dire une pêche de subsistance. C’est ainsi essentiellement une question de survie. Dans d’autres cas, ils pêchent pour approvisionner les demandeurs de protéine animale. Et, surtout, ce qui est désolant, c’est le fait que ce ne sont pas eux qui fixent le prix des produits qu’ils capturent et qu’ils veulent vendre pour la consommation locale, mais ce sont les intermédiaires des grandes sociétés, parfois, qui le dictent », ajoute encore le ministre.

Amélioration

Les pêcheurs font également face aux migrations de ressources en raison du changement climatique. Les navigations au large constituent un risque supplémentaire pour les pêcheurs qui n’ont que des pirogues et des petites embarcations non motorisées. 

Le sujet principal de cette rencontre entre des représentants du secteur Pêche dans la zone Afrique a été de discuter sur le coût humain des activités de pêche et comment améliorer la situation des pêcheurs. La question des Droits de l’Homme, la sécurité alimentaire, la création d’emplois ou encore la lutte contre la pauvreté ont été au centre des réflexions. Madagascar a réalisé des efforts tels que la mise en place de la réforme sur la gouvernance du secteur Pêche ainsi que la transparence permettant la rentrée de redevances de quelques 15 milliards d’ariary pour la filière crevette cette année et près de 2,78 milliards d’ariary pour les crabes si elles étaient de 700 millions en 2021. 

« Les pêcheurs ont été dotés de trois mille tableaux agro-météorologiques permettant d’avoir accès aux données météorologiques, de cinquante mille gilets de sauvetage, de combinaisons, de masques, de palmes et tubas car ils n’ont ni GPS ni d’autres équipements technologiques lorsqu’ils affrontent la mer.  Le Centre de surveillance de pêche ou CSP dispose actuellement de vingt-trois vedettes rapides, si elles étaient au nombre de deux seulement en 2021, pour renforcer le contrôle et la surveillance des pêches. Ces bateaux permettant aussi d’aider les pêcheurs en cas de naufrage », a précisé le ministre. Ce dernier a aussi profité de la rencontre pour faire appel aux personnes de bonne volonté pour appuyer le secteur Pêche de la Grande île.

MiotiSoa Mare

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