RÉTROSPECTIVE - 2023, une année de controverses politiques


Cette année 2023 touche à sa fin. Andry Rajoelina est réélu pour un second mandat à la magistrature suprême et ce, dès le premier tour. Mais le climat politique tout au long de l’année était étouffant avec son lot de polémiques et de controverses. Des affaires qui font tâche, une relation tumultueuse entre le gouvernement et l’Assemblée nationale, des alliances contre-nature ainsi qu’une élection bouclée au premier tour ont ambiancé la sphère politique durant cette année. Par rapport aux années électorales précédentes, 2023 présente un bilan assez positif avec l’absence d’incident majeur durant le processus électoral malgré de grosses protestations dès le début de la campagne.  Onze des treize candidats ont décidé de boycotter la propagande et ont manifesté dans la rue.

Au beau milieu de l’année, l’affaire Romy Voos Andrianarisoa éclate au grand jour et la directrice de cabinet de la présidence de l’époque se trouve mêler à une affaire de corruption auprès d’une société extractive britannique «Gemfields». Elle est détenue à Londres et attend son procès au début de l’année prochaine. 

Situation inédite

Immédiatement après que l’information ait circulée, la présidence de la République prend ses précautions et déclare que Romy Andrianarisoa était à Londres pour des raisons personnelles vu qu’elle était en vacances. Quelques temps après, elle est remplacée. L’opposition profite de l’opportunité pour essayer de discréditer le régime surtout que la précampagne bat son plein au moment de l’affaire. Cette histoire hantera la Grande île jusqu’à l’heure du verdict.

Depuis la tentative de motion de censure contre le gouvernement Christian Ntsay en fin d’année dernière à l’Assemblée nationale, la relation entre les deux institutions est confuse et cela se voyait tout au long de l’année. Le report du face-à-face gouvernement/Assemblée nationale contribue aussi à la détérioration de la relation entre Mahazoarivo et Tsimbazaza. 

Peu de temps avant l’ouverture de la campagne électorale, le collectif des candidats voit le jour après que onze des treize candidats retenus par la HCC contestent la candidature de Andry Rajoelina, qu’ils ne considèrent plus comme malgache. Ils contestent aussi la crédibilité et la légitimité de la Ceni et de la HCC. Cette alliance peut être considérée comme contre-nature et la situation inédite. Des adversaires qui collaborent, c’est une première dans le pays, ce qui a permis aux onze de réunir leurs partisans respectifs lors des manifestations journalières dans les rues de la capitale. Avec le temps, Siteny Randrianasoloniaiko s’écarte du collectif et part en campagne pour concurrencer le patron des oranges à la course à la magistrature suprême. 

En fin de compte, tout cela n’a servi à rien vu que c’est Andry Rajoelina qui  a gagné haut la main l’élection. L’appel au Boycott du collectif  n’a finalement servi qu’à faciliter la victoire au premier tour du Président Rajoelina. L’avenir du collectif est en ce moment en suspens puisqu’ils ne sont plus candidats et les intérêts de chaque parti peuvent interférer avec ceux de la coalition. La semaine dernière, l’organisation a annoncé que ses membres sont prêts pour les prochaines échéances électorales. Mais en tant que collectif ou chacun pour soi ?

Ravo Andriantsalama 

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