MINISTÈRES CLÉS - Des secrétariats d’État en appui ?

Le Nombre des membres du nouveau gouvernement pourrait augmenter

Les cogitations sur la structure et la composition du prochain gouvernement se poursuivent en coulisse. La mise en place de secrétariats d’État pour appuyer les actions des ministères clés fait partie des schémas envisagés.

Une option. En ces temps de fête, une trêve politique s’est installée. Toutefois, les affaires étatiques suivent leur cours. Les réflexions et les discussions sur la composition du futur gouvernement font partie des sujets en tête de liste. 

Selon les indiscrétions, outre les noms de ceux qui siégeront au sein de la nouvelle équipe gouvernementale, les réflexions concernent aussi sa structure. La mise en place de secrétariats d’État serait parmi les schémas privilégiés. “Ils seront appelés à être les back-up de ministères clés”, explique une des sources contactées. Il est question ici des départements ministériels directement concernés par les trois piliers sur lesquels Andry Rajoelina, président de la République, compte ériger la Politique générale de l’État (PGE) de son second mandat. 

“Le capital humain, l’industrialisation et la bonne gouvernance” seront les socles de ce quinquennat affirme le locataire d’Iavoloha. Les actions étatiques devront ainsi tendre vers la concrétisation des objectifs inhérents à ces trois axes. Il s’agira d’actions multidisciplinaires et complémentaires. À s’en tenir aux réflexions en cours, les secrétariats d’État pourront mener des actions précises dans des domaines spécifiques. Ceci, sans pour autant transiger avec la ligne définie par le ministère de référence découlant de la PGE. 

Outre les secrétariats d’État, la mise en place de vice-ministère, ou encore de secrétariat d’État rattaché directement à la présidence de la République serait aussi envisagée. Cette configuration n’est pas une nouveauté. Il s’agit de la structure appliquée au gouvernement démissionnaire et aussi l’équipe qui l’a précédé. 

Dans l’actuelle équipe de Christian Ntsay, Premier ministre, il y a, en effet, le vice-ministre chargé de l’Élevage. Il y a aussi le secrétariat d’État chargé de la gendarmerie nationale auprès du ministère de la Défense nationale. Dans la liste figure également, le secrétariat d’État chargé des Nouvelles villes et de l’habitat auprès de la présidence de la République. Le secrétariat d’État rattaché à la présidence de la République est chargé des projets présidentiels. 

Ouverture

Pour ce second mandat, Andry Rajoelina affirme qu’il compte mettre un accent particulier sur le renforcement du volet social et la proximité avec la population. Il est probable que des départements spécifiques soient dédiés aux actions inhérentes aux multiples dimensions qu’implique le concept “prioriser le social”. Santé, éducation, sécurité, pouvoir d’achat, eau et électricité, emploi, environnement, habitat, nutrition en sont des exemples.

La mise en place de secrétariat d’État ou de vice-ministère permettra, par ailleurs, de résoudre un casse-tête politique. Celui qui consiste à caser les alliés qui ont contribué à la réélection du chef de l’État. Le locataire d’Iavoloha parle, du reste, d’ouverture politique. Après avoir entendu le mot “ouverture”, justement, les antennes de différentes entités politiques, dont quelques-unes au sein de l’opposition, frétillent. Seulement, il serait utopique de penser qu’il y aura une place pour tout le monde. 

Dans l’effectif gouvernemental nommé le 15 août 2021, par exemple, la nomination d’une vice-ministre chargée de la reforestation auprès du ministère de l’Environnement et du développement durable a été faite pour régler une querelle politique au sein de la coalition présidentielle. Seulement, au regard de l’actuelle équipe gouvernementale et de celle qui l’a précédée, les vice-ministres et secrétaires d’État sont généralement des techniciens. 

Le contexte dans lequel s’est déroulée l’élection présidentielle impose à Andry Rajoelina de prêter une attention particulière aux paramètres politiques dans la composition du futur gouvernement. La conjoncture socio-économique exige, toutefois, que cette nouvelle équipe soit immédiatement opérationnelle et efficace. Ce n’est pas le travail qui manque. Les problèmes d’approvisionnement en eau et électricité, l’inflation, le relent d’insécurité, ou encore la dégringolade de la valeur de l’ariary donnent déjà le ton des tâches à accomplir.

Enchaînant sur la base de ses “Velirano”, le président de la République a placé la barre haute durant sa campagne électorale. “Madagascar doit se développer”, est le challenge martelé. 

Les trois piliers que sont le capital humain, l’industrialisation et la bonne gouvernance devront donc permettre d’y parvenir. Comme Andry Rajoelina l’indique, lui-même, une stabilité politique est nécessaire pour relever ce défi. 

Certes, mais il faudra aussi que ceux appelés à gérer les affaires étatiques fassent preuve de compétence, d’abnégation et de probité. La nouvelle équipe gouvernementale devra donc conjuguer cachet politique, compétence et technicité. Il faudra faire le bon choix. En effet, s’agissant de son second mandat, le locataire d’Iavoloha pourrait ne pas jouir d’une période de grâce. Lui-même affirme que “la population a fait le choix de la continuité”. 

Garry Fabrice Ranaivoson

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