MARIAGE HOMOSEXUEL - L’ECAR met les points sur les “i”

Le "Fiducia supplicans", un document d'une quinzaine de pages, est approuvé par le Pape François 

La possibilité de bénir les personnes formant un couple irrégulier ne signifie ni une reconnaissance, ni une approbation du mariage homosexuel. Une précision soulignée par l’Église catholique apostolique romaine (ECAR), en réponse à la polémique qui fait suite à la publication du “Fiducia supplicans”, lundi.

N’exclure personne. En substance, c’est le fond du message inscrit dans le “Fiducia supplicans”, sur le sens pastoral des bénédictions, publié par le dicastère pour la doctrine de la foi, lundi. Une déclaration approuvée par le Pape François. Cette déclaration donne la possibilité de bénir les personnes qui forment un couple en situation irrégulière. 

Par couple irrégulier, il faut entendre les couples en concubinage ou les couples formés par des personnes du même sexe. Cette publication crée une vive polémique. La plupart de ceux qui opinent ou réagissent sur le sujet l’assimilent à une approbation du mariage homosexuel. “La doctrine de l’Église catholique est ferme et ne change pas. Surtout sur le mariage qui est l’union entre un homme et une femme”, précise toutefois le père Seraphin Rafanomezantsoa, secrétaire de coordination de la Conférence des évêques de Madagascar (CEM).

“Soyons claires, cependant, la déclaration approuvée par le Pape ne parle pas de bénédiction de l’union homosexuelle”, souligne le père Rafanomezantsoa, en ajoutant que le principe sur lequel table le Saint-Père est que toute personne est l’enfant de Dieu, qu’importent ses origines, son statut, ou son orientation sexuelle. “L’église érigée par le Christ a comme vocation d’accueillir tout le monde, sans exclusion”. Le père Mamiarisoa Randrianifahanana, vicaire général du diocèse d’Antananarivo, lui aussi, met l’accent sur le caractère universel de l’Église catholique. 

“L’Église ne peut exclure personne. Son devoir est la quête de la voie pour sauver tout un chacun”, déclare ainsi le vicaire général Randrianifahanana. 

Bénédiction spontanée

La bénédiction, dans le sens, indiquée dans le “Fiducia supplicans”, concerne ainsi l’individu et non pas leur union. Il ne s’agit, pas non plus, de sacrément. C’est la raison pour laquelle il est précisé que la bénédiction se fait hors des rites liturgiques. 

“Face à la demande de bénédiction de deux personnes, même si leur condition de couple est irrégulière, il sera possible au ministre ordonné d’y consentir. Mais sans que ce geste de proximité pastorale ne contienne des éléments s’apparentant de près ou de loin à un rite de mariage”, sont une partie des lignes de la déclaration rendue publique lundi, rapportée par le site vaticannews.va. Faisant une quinzaine de pages, le “Fiducia supplicans”, fait une distinction entre “les bénédictions rituelles et liturgiques des bénédictions spontanées”. 

Les bénédictions spontanées s’apparentent davantage à des gestes de dévotion populaire, explique vaticannews.va. Le site ajoute, “c’est précisément dans cette deuxième catégorie qu’est envisagée dorénavant la possibilité d’accueillir également les couples qui ne vivent pas selon les normes de la doctrine morale chrétienne, mais qui demandent humblement à être bénis (...) sans valider officiellement leur statut ni modifier en quoi que ce soit l’enseignement pérenne de l’Église sur le mariage”.

Ces bénédictions spontanées “sont offertes à tous, sans rien demander, afin de faire sentir à ces personnes qu’elles restent bénies malgré leurs graves erreurs et que le Père céleste continue à vouloir leur bien et à espérer qu’elles s’ouvrent finalement au bien (...), et de telles bénédictions s’adressent à tous, personne ne doit en être exclu”, renchérit le document. Il ajoute que ces bénédictions peuvent être accordées aux personnes, “bien que vivant une union qui ne peut en aucun cas être comparée au mariage, désirent se confier au Seigneur et à sa miséricorde (...)”. 

Sans équivoque, la déclaration publiée lundi soutient que, “(...) En conséquence, l’Église n’a pas le pouvoir de conférer une bénédiction liturgique aux couples irréguliers ou de même sexe. Mais il faut éviter le risque de réduire le sens des bénédictions à ce seul point de vue, en prétendant pour une simple bénédiction, les mêmes conditions morales que celles qui sont exigées pour la réception des sacrements”. 

Il y est également précisé qu’afin d’éviter “toute forme de confusion et de scandale, lorsqu’un couple irrégulier ou de même sexe demande une bénédiction, celle-ci ne sera jamais accomplie en même temps que les rites civils d’union, ni même en relation avec eux. Ni non plus avec des vêtements, des gestes ou des paroles propres au mariage”. À la lecture du “Fiducia supplicans”, la polémique qui enfle depuis la nuit de lundi, surtout les réseaux sociaux, ne devrait pas avoir lieu d’être. 

Les débats tendent surtout à révéler un sentiment d’homophobie et d’intolérance, une attitude sectaire chez une partie de l’opinion publique. En approuvant le texte publié par le dicastère pour la doctrine de la foi, le Pape François conforte la ligne directrice de son pontificat. Une église qui, au-delà des doctrines, se veut aussi humaniste et progressiste. Une église qui doit être un hôpital de campagne plutôt qu’une barrière douanière. Une église qui se veut réellement universelle. Une église qui est le refuge des faibles et des opprimés. 

Garry Fabrice Ranaivoson

3 Commentaires

  1. Un couple homosexuel n'est pas un couple irrégulier car c'est une sémantique d'exclusion et de stigmatisation . L'homophobie et l'intolérance vis à vis de cette catégorie de personnes sont condamnables et n'ont pas de place dans un pays civilisé . L'église catholique surtout le souverain pontife est entrain de briser les dogmes déphasés face à l'évolution de la société moderne contemporaine et il n'est pas question d'en faire un phénomène exclusif à l'occident mécréant . Le plafond de verre de la rigidité doctrinale du vatican se fissure et on voit bien le bon-sens se pointer avec la discussion sur le mariage des prêtres . Cette réalité sociétal n'est nullement à contre-sens de la culture et de la tradition Malgache comme le veulent insinuer les obscurantistes de tout bord et les esprits faibles . La mentalité ne s'apprête pas à changer à priori et le plus regrettable c'est cette hypocrisie larvée alors qu'au sommet de l'état on pourra déceler des failles de fidélité comportementale dans le couple " suivez-moi du regard " qui rappelons bien c'est une personnalité publique et donc la dernière visite au pape revêt un caractère immonde !

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  2. on est à Madagascar et dont la majorité sont de conservateurs ou chrétien ou musulman - être homosexuel est contraire à la tradition malagasy, désapprouvé par les religions chrétiennes et musulmanes - voie vers l'enfer - donc n'a pas de place ici - ce qu'il faut faire c'est convaincre ces gens de changer de chemin, renoncer à cette pratique infamante et condamnable - homophobie est un terme créer par les superlatifs occidents qui sont contre la religion et prône la liberté totale - on aime et on aide la personne homosexuel mais non pas l'orientation homosexuel - être contre ne veut pas dire haïr - d'ailleurs c'est contraire à la loi de la nature, + et + c'est court circuit et incendie assuré, pas possibilité de reproduction donc menace pour l'existence de humanité

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  3. Bravo pour vos clichés et vos raccourcis . Nous , on aime bien les femmes mais on n'est pas borné et fanatique . On verra bien votre réaction si jamais une de vos progénitures se retrouve à l'autre bord . Changez de mentalité car il est rageant d'entendre toujours pays des "babakoto tery saina "!

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