FLORENT RAKOTOARISOA - « La démission du gouvernement est une pratique républicaine »

Florent Rakotoarisoa, président de la HCC

La question de la démission du gouvernement devient récurrente depuis quelques jours. L’initiative appartient au président de la République, stipule Florent Rakotoarisoa, président de la HCC. 

«La loi ne prévoit pas le jour de la démission du gouvernement après l’investiture d’un nouveau président. Cette démission est une pratique républicaine.» Ce sont les mots de Florent Rakotoarisoa, président de la Haute Cour Constitutionnelle, joint au téléphone avant-hier. Dans son article 54 alinéa 2, la Constitution dispose des modalités de démission du gouvernement. L’alinéa en question stipule que le président de la République peut mettre fin aux fonctions du Premier ministre, soit par la présentation d’une démission collective du gouvernement, soit pour faute grave. La loi ne précise pas la démission lorsqu’un nouveau président est élu. Cependant, dans la pratique, il est commun pour le gouvernement de démissionner après l’investiture du président de la République. Quoi qu’il en soit, Florent Rakotoarisoa explique que c’est le gouvernement actuel qui est tenu d’expédier les affaires courantes jusqu’à l’arrivée du nouveau gouvernement. 

Au mois de janvier 2019, le gouvernement de Christian Ntsay dépose sa démission juste après l’investiture de Andry Rajoelina qui succède à Hery Rajaonarimampianina. Ce qui différencie la situation actuelle de celle de l’époque est qu’il n’y a pas eu de changement de président malgré l’élection. Il est possible que le Président Rajoelina ne fasse pas un remaniement total du gouvernement, mais procède seulement à quelques retouches tout en maintenant l’ossature de l’équipe gouvernementale actuelle. Un cas contraire s’est produit en 2014, après l’élection du Président Rajaonarimampianina, où le nouveau gouvernement n’est arrivé que quelques mois après l’investiture. 

La situation 

Selon le président de la HCC, le changement du gouvernement dépend de la volonté du Président élu. C’est à lui de voir s’il est important de procéder à un remaniement ou pas. Il a déjà déclaré avant l’élection «qu’on ne change pas une équipe qui gagne» en se référant à l’efficacité de l’équipe de Christian Ntsay. D’un autre côté, la loi dispose que le président de la République nomme le Premier ministre, mais après la proposition du groupe parlementaire majoritaire à l’Assemblée nationale. Ce qui pourrait s’avérer une tâche difficile avec la confusion qui règne au sein de la Chambre basse en ce moment avec cette histoire de majorité. Depuis quelques temps, le groupe majoritaire à l’Assemblée nationale tente de reprendre la main avec l’élection du député Naivo Raholdina, un fervent orange, à la vice-présidence de la chambre pour la province d’Antananarivo ou encore l’élection du député élu de Tana VI, Maxime Rakotoarimanana, comme président de commission. Tout cela afin de pallier le départ de quelques membres de l’IRD pour le camp adverse dont un vice-président de la chambre. 

De son côté, Christian Ntsay est en place depuis la présidence de Hery Rajaonarimampianina, il reste, jusqu’à présent, inamovible de son poste malgré une tentative de destitution initiée par cent cinq députés par le biais d’une motion de censure qui n’a finalement pas abouti. Or, des bruits de couloir sur son remplacement circulent au sein de la sphère politique. Certains pensent même qu’une femme est pressentie pour devenir la prochaine chef du gouvernement. Jusqu’à maintenant, la démission du gouvernement est attendue par l’ensemble des acteurs politiques. 

Un gouvernement d’ouverture. C’est l’une des promesses de Andry Rajoelina lors de son investiture, samedi dernier, au stade Barea Mahamasina. Mais cette «ouverture» prête aussi à confusion sur sa portée. Est-ce que le prochain gouvernement sera ouvert jusqu’à l’opposition ou va se limiter aux partis politiques en coalition avec le TGV via diverses plateformes de soutien lors de la campagne électorale ? Un élément de réponse est donné par le député Lanto Rakotomanga qui explique que la proposition du Premier ministre ne concerne que l’IRD, vu que c’est le groupe majoritaire au parlement. 

Ravo Andriantsalama 

1 Commentaires

  1. La marionnette de service du régime se mêle les pinceaux et montre une fois de plus ses interprétations farfelues et partisanes de la constitution . Le gouvernement devrait remettre sa démission immédiatement après l'investiture et c'est bien une pratique républicaine universelle et inaliénable. Mais on a une république bananière " manarapenitra" avec un président " VAZAHA TARATASY " qui n'a pas l'étoffe d'homme d'état !

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