DISCOURS À LA NATION - Le Président attendu sur les urgences du moment

La question de l'eau et de l'électricité doit aussi être inscrite dans la liste des dossiers prioritaires

Andry Rajoelina tiendra un discours à la nation le 31 décembre à 20 heures. Il y présentera ses vœux pour la nouvelle année et dressera les priorités des actions étatiques pour 2024.

Rendez-vous est pris. Andry Rajoelina, président de la République, adressera ses premiers vœux à la nation, à l’occasion du début de son second mandat, dimanche, à 20 heures. L’information a été publiée sur la page Facebook de la présidence de la République, hier. 

L’allocution présidentielle sera retransmise en direct à la radio et à la télévision publique, ainsi que sur la page officielle de la présidence de la République. Sur son compte Facebook, Andry Rajoelina indique qu’il fera part des projets prioritaires pour l’année 2024. Il est probable qu’il aborde les grands projets entamés durant son premier quinquennat et qui devraient être inaugurés l’année prochaine. 

Le rapport du Conseil des ministres de la semaine dernière donne également une indication du probable contenu du discours présidentiel de dimanche prochain. Le Président y a réaffirmé les trois piliers sur lesquels il compte asseoir ce second mandat. Il s’agit du capital humain, de l’industrialisation et de la bonne gouvernance. Le chef de l’État a aussi donné les directives sur les actions prioritaires à concrétiser durant les cent prochains jours. 

Dans la liste des priorités durant ces cent premiers jours, il y a, entre autres, la concrétisation de la gratuité de la contraception auprès des hôpitaux publics. Le lancement d’une formation en agriculture et élevage de trois mois pour les ménages vulnérables. Ceci dans l’optique de leur attribuer un terrain cultivable, avec un domicile. Ils pourront en devenir les propriétaires après cinq ans, à condition d’avoir respecté les engagements faits au départ du projet. 

Maux actuels

La reprise de la vente de riz à bas prix face à l’envolée des prix sur le marché, ou encore, le renforcement de la lutte contre l’insécurité figurent aussi dans la liste des priorités pour les cent prochains jours. La quête d’une solution rapide pour contrer la dégringolade de la valeur de l’ariary en fait partie également. À s’en tenir aux déclarations du Président Rajoelina depuis l’officialisation de sa réélection, “le social”, sera le maître-mot de son mandat. 

Cette priorisation du volet social devrait être tracée dans les priorités de cette année 2024. Sur ce point, il y a fort à faire. Le président de la République est justement attendu sur les urgences du moment. Des urgences qui touchent directement au quotidien des ménages. Outre l’inflation et l’insécurité qui sont déjà abordés dans la liste des actions à mener en cent jours. Il y a la sempiternelle problématique de l’énergie, à laquelle s’ajoutent les problèmes d’approvisionnement en eau. Sans compter l’insalubrité dans laquelle patauge la capitale.

Dans une opinion publiée sur sa page Facebook, hier, Lalatiana Rakotondrazafy, ancienne ministre de la Communication et de la culture, affirme que le Président Rajoelina est au fait des difficultés actuelles. Qu’il s’applique à chercher des solutions avec les responsables. Seulement, la situation va de mal en pis. À la place de la résignation et de la lassitude, commence à se profiler un ras-le-bol. Aussi, tous aspirent à une solution immédiate. Et d’aucuns aspirent à ce que ces sujets soient inscrits dans la liste des priorités étatiques.

Face aux maux actuels, les responsables directement concernés se font tout petit, ou peinent à trouver des explications ou des arguments convaincants. Le seul qui ose monter au filet sur un de ces sujets brûlants est le ministre de l’Énergie et des hydrocarbures. Il va jusqu’à accompagner, sur terrain, les équipes d’intervention d’urgence de la Jirama. Les multiples explications du membre du gouvernement sont, cependant, devenues inaudibles face aux interminables délestages et aux pannes d’électricité. 

Jusqu’ici, outre les solutions à long terme, aucune proposition pour atténuer la problématique de l’énergie actuelle n’est avancée. Le dossier tend pourtant à devenir une poudrière économique et sociale, au point que les industriels commencent à donner de la voix. Et la pénurie d’eau potable risque de mettre de l’huile sur le feu. Les coupures d’eau sont soudaines et durent parfois près d’une semaine dans certains quartiers de capitale et ses environs. 

Pris de court par les coupures d’eau, des ménages n’ont pas suffisamment de réserve pour se laver ou préparer leur repas. Celle qui a asséché les circuits d’approvisionnement de plusieurs quartiers, le jour de Noël, a été la goutte de trop. À s’en tenir aux informations télévisées de mercredi, le ministre de l’Eau, de l’assainissement et de l’hygiène aurait réuni une cellule de crise sur le sujet. Seulement, jusqu’ici, aucune vraie solution n’est avancée. 

Pour l’eau et l’électricité, le problème persiste avec les conséquences dramatiques que cela implique sur le plan économique et social. S’agissant de l’eau, en particulier, les coupures d’approvisionnement en eau potable entraînent un risque de santé publique. Faute de solution, des ménages qui le peuvent creusent à la hâte des puits, sans les installations d’assainissement d’eau requises. D’autres puisent de l’eau dans les rizières, des mares ou les cours dont la clarté est acceptable. 

Garry Fabrice Ranaivoson

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