En ce 3 décembre, je dénonce avec force les injustices persistantes envers les personnes handicapées. Malgré certaines initiatives, la promotion des droits de cette communauté demeure largement insuffisante. Il est impératif de réclamer de nouveau un engagement authentique de tous les acteurs impliqués dans le domaine du handicap, ainsi qu’une volonté politique sincère de nos autorités nationales.
Dans ce contexte politique tumultueux, les problèmes liés au handicap sont malheureusement relégués au second plan. Lors des récentes élections, malgré les efforts de la société civile, près de 30% des bureaux de vote sont restés inaccessibles, violant le droit fondamental de nombreux citoyens à exercer leur devoir démocratique. Bien que la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) ait lancé des actions de sensibilisation, la création de bulletins de vote en braille suscite des préoccupations quant à la confidentialité du vote pour les personnes aveugles. Plus grave encore, des politiciens sans scrupules ont utilisé des personnes de petite taille comme des objets de spectacle, ignorant totalement leur dignité.
L’absence de la thématique du handicap tout au long de la campagne électorale révèle un manque de priorisation de ce problème.
Cette année, la célébration de la Journée mondiale des personnes handicapées à Madagascar apparaît comme une manifestation isolée. Le thème choisi par les autorités nationales ne correspond pas au thème international proposé par les Nations Unies, révélant ainsi un manque de coordination dans nos efforts pour promouvoir les droits des personnes handicapées. De manière alarmante, la politique nationale du handicap, attendue depuis presque une décennie, tarde à voir le jour malgré quelques gestes improductifs et stériles. L’initiative de son élaboration n’a pas réussi à mobiliser l’ensemble des parties prenantes et des partenaires financiers, et l’absence de son financement est prévisible. Cette année encore, des cas de kidnapping de personnes albinos sont signalés, soulignant une détérioration inacceptable de la sécurité des personnes handicapées. Enfin, certaines organisations internationales de promotion des droits des personnes handicapées présentes à Madagascar semblent mal comprendre l’évolution conceptuelle du handicap, compromettant ainsi les progrès nécessaires pour une réelle inclusion.
Face à ce contexte difficile, un changement significatif en faveur des droits des personnes handicapées dans notre pays semble compromis. Malgré des avancées partielles, nous sommes confrontés à des efforts en perpétuel retour au point de départ, faute d’une véritable volonté politique et d’un engagement sincère de la part de certains acteurs.
Chers compatriotes, je vous implore de vous unir à moi dans cet appel urgent. Amplifiez notre voix, interpellez les autorités et exigez un changement concret. Les droits des personnes handicapées sont une préoccupation qui devrait mobiliser chacun d’entre nous. Il nous incombe de lutter collectivement pour instaurer une société plus équitable, inclusive et respectueuse de la dignité de chaque individu.
Ensemble, nous pouvons faire la différence.
Falihery Razafindrakoto