TRAVAIL DES ENFANTS - Une lutte de longue haleine

Des filles mineures de 13 ans ont  déjà quité l'école

Bien que la ville d’Ambilobe ne soit pas productrice d’or, elle a été choisie par l’Organisation de la société civile sur les industries extractives, pour accueillir un atelier qui vise la lutte contre le travail des enfants dans le domaine de l’extraction de l’or à Betsiaka.

De nombreux partenaires et acteurs, directs ou indirects, dans le secteur de l’or, ont participé à l’atelier organisé par l’Organisation de la société civile sur les industries extractives (OSCIE) et dirigé par son coordinateur national Clément Rabenandrasana, et qui a duré deux jours. En plus d’être ensemble dans la salle spacieuse de l’Hôtel Diana, les participants ont effectué une descente dans les carrières minières comme à Mantalimaro, Ambilo, Andrafialava... pour voir la situation réelle.

Le but de ce projet, qui a reçu un financement des Canadiens à travers le Fonds canadien d’initiatives locales, est de protéger les enfants qui travaillent dans les sites d’exploitation de l’or et d’aider les parents vulnérables à pouvoir subvenir aux besoins de leurs enfants. Tout cela pour améliorer la visibilité de l’or malgache auprès des acheteurs du monde entier.

Au cours de l’atelier, l’équipe de l’OSCIE dirigée par son coordinateur national Clément Rabenandrasana a informé le but de l’organisation et les objectifs à atteindre et les efforts qu’elle a déployés pour mener cette lutte. L’occasion a permis à l’équipe de rappeler les différentes lois et réglementations qui définissent les droits des enfants et interdisent le travail dans le secteur des mines d’or.

Comme projet à court terme, l’OSCIE a écouté les problèmes des habitants, mais elle leur a aussi informé du maximum qu’ils devaient savoir. Betsiaka est l’une des communes les plus riches après Maevatanàna en matière d’exploitation de l’or. L’or extrait à Ambararata et Mantalimaro atteint 20 kilos par jour. À Madagascar, plus de deux millions, soit 47% des enfants âgés de 5 à 17 ans, travaillent déjà dans l’exploitation minière. Jusqu’à 32 % des enfants sont impliqués dans des travaux dangereux.

Une fille  qui temoigne

Mesures

Face à cette menace, l’OSCIE a pris des mesures et établi une stratégie efficace pour lutter contre le travail des enfants dans les sites aurifères de Betsiaka. Elle lance un appel général pour que tous prennent leurs responsabilités et redoublent d’efforts pour arrêter le travail des enfants de manière illégale et dégoûtante. Mais le niveau de connaissance est un handicap qui empêche la motivation de les atteindre.

Outre l’arrêt du recours aux mineurs dans les carrières, une solution à long terme pourrait être mise en œuvre en proposant une formation à différentes catégories de personnes dans la région. Cela inclut les parents, les mineurs, les commerçants et les collecteurs. Selon les témoignages d’éducateurs et de présidents d’organisations à Betsiaka, les parents eux-mêmes sont réticents à la campagne, car ils disent qu’ils ont du mal à subvenir aux besoins de leurs enfants et ne peuvent pas les envoyer à l’école. Certains d’entre eux disent que leurs filles mineures sont déjà libres de sortir avec des hommes pour gagner de l’argent, parce que leurs parents en ont besoin.

Durant la descente massive des dirigeants régionaux avec l’OSCIE, cela s’est confirmé dans plusieurs carrières comme à Mantalimaro, Betsiaka, Ampiamonina... Peu importe où l’on est,  ce sont presque les enfants et les femmes qui travaillent au tamisage de l’or et au lavage des pierres pouvant contenir des particules d’or.

Une femme en train de tamiser

Raheriniaina

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