TOLIARA - Un colloque marquant sur la santé communautaire

La santé communautaire reste très problématique notamment en milieu rural 

Des recherches entamées en 2021 et 2022 par des groupes de chercheurs de l’Université de Toliara, axées sur la résilience des communautés en matière de santé, ont révélé que la situation est grave. 

« La résilience des communautés est, pour l’heure, utopique », telle est la conclusion d’une présentation sur la « coinfection du paludisme et de la Covid-19 à Ankaboka, dans la district de Sakaraha, de la région Atsimo-Andrefana ». 

En 2021, soit près d’un an après la déclaration officielle d’un cas de Covid-19 à Madagascar, le village d’Ankaboka, dans la commune rurale d’Andranolava, du district de Sakaraha, a présenté un taux  de prévalence du paludisme de 49%. Aussi, presque la moitié de la population de cette localité a-t-elle été malade du paludisme, mais la réponse communautaire à y faire face est trop faible. 

L’approche pluridisciplinaire, engagée par des groupes de chercheurs en pharmacie, en médecine, en sociologie, en droit, issus de quelques universités du pays pour cerner la résilience communautaire a dégagé des constats. Le coût minimum de traitement du paludisme est de 40 000 ariary si le test coûte, en moyenne, 19 000 ariary, alors que le panier journalier d’un ménage oscille entre 2 000 ariary et 5 000 ariary, dans la commune d’Andranolava.

Le colloque national sur la recherche pour la résilience communautaire en matière de santé et d’environnement a débattu de la corruption sanitaire. Un fléau qui atteint les CSB des communes rurales et urbaines. 

Corruption

Les diverses présentations scientifiques étaient unanimes quant au fait d’alerter les opinions sur les problématiques de santé communautaire en milieu urbain et surtout rural. À Mahavatse, quartier populaire de la commune urbaine de Toliara I, la situation est presque la même qu’à Ankaboka, selon le témoignage d’un médecin présent au colloque. Il a indiqué la présence récurrente du paludisme et des difficultés des habitants à supporter les charges relatives au traitement. « La population est déjà écrasée par l’épidémie de Covid-19 ainsi que la pauvreté extrême qui atteint 52,9% dans la région Atsimo Andrefana.  Il faut ainsi trouver une meilleure politique de protection sociale pouvant les aider à supporter les coûts des soins et traitements aux maladies récurrentes comme le paludisme », a insisté un orateur participant aux recherches sur terrain. 

Il a également souligné l’importance des agents  communautaires pour les besoins de base et de les rapporter périodiquement afin de réduire le manque cruel d’intrants dans les CSB en milieu rural. La gratuité des soins est également utopique, selon les expériences rapportées. 

« À croire que, pour survivre, les communautés  n’ont pas le droit de tomber malades », terminent les rapports.

MiotiSoa Mare

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