La semaine mondiale de l'entrepreneuriat a été marquée par les étudiants de l'institut ISS par une conférence autour de cette thématique |
L’entrepreneuriat à Madagascar sévit malgré les différentes situations conflictuelles à l’échelle nationale et à l’international. Un foisonnement d’entreprises qui a repris depuis un 2021, synonyme de la reprise d’activités économiques à Madagascar.
En marge de la semaine mondiale de l’entrepreneuriat, l’institut ISS est le premier à emboîter le pas, en organisant une journée d’études autour de la théma-tique «L’entrepreneuriat à Madagascar, état des lieux et perspectives». L’on y a évoqué les principaux soucis de l’entrepreneuriat à différentes échelles. Ces dernières années, la Grande île a connu un développement foisonnant des entreprises formelles, symbolisant la nouvelle tendance actuelle de l’entrepreneuriat malgache :
« En marche ». Chaque année, on recense en moyenne près de 22 000 nouvelles entreprises qui se forment avec plus de 5 000 entreprises et startups concentrées autour de la région Analamanga. Une tendance qui pointe donc vers l’amélioration ces dernières années, surtout après la période de crise sanitaire ayant forte-ment miné le secteur de l’entrepreneuriat.
Depuis 2018, pour palier le chômage, les autorités publiques mais aussi les groupements du secteur privé n’ont eu de cesse de pousser les jeunes à l’entrepreneuriat et permettre ainsi d’augmenter la valeur ajoutée. Justement, certaines mesures ont été prises à l’issue de la crise sanitaire comme l’assouplissement des contraintes sanitaires et la reprise des activités économiques à Madagascar, épaulées par l’État. D’un point de vue académique, certaines personnalités évoquent le fait que plusieurs mesures ont déjà été faites pour faciliter les investissements et l’entrepreneuriat.
Boom de l’investissement
Selon Mamintiana Rakotomanantsoa, General Manager de l’Institut ISS, l’État joue un rôle de facilitateur dans le domaine des investissements et de la créa-tion d’entreprises. « Il y a certains nombres de mesures qui existent, sans parler des organes facilitateurs comme l’Economic Development Board of Mada-gascar (EDBM) ou encore certaines mesures fiscales par rapport à la création d’entreprises, il existe également des dialogues réguliers entre l’État et le Secteur privé, via des groupements comme le GEM ou encore le Fivondronan’ny Mpandraharaha Malagasy (FIVPAMA) en fait, le rôle de l’État est de réussir à mettre en place un climat des affaires favorables au développement des investissements». À part le fait de se tourner vers la Fonction publique, une frange de la popula-tion juvénile malgache avance aussi vers l’entrepreneuriat et la création d’entreprises. Sur une période d’une décennie, le nombre de jeunes qui s’intéressent à l’entrepreneuriat a quasiment quintuplé. Une dynamique qui a certainement quelque chose à voir avec l’accès de plus en plus accentué à l’information et les nouvelles technologies du numérique qui facilitent les échanges sur ce domaine qui, paradoxalement, effraie les jeunes. C’est l’exemple donné par le Club entre-preneurs- étudiants du «rendez-vous des entrepreneurs» (CEERE), une association de jeunes entrepreneurs, porteurs de projets et d’étudiants fondée il y a de cela 12 ans.
À en croire les données glanées auprès de cette association, elle est passée de quelques dizaines de membres dans les années 2010 à près de 150 membres ins-crits actuellement dont une vingtaine entreprennent déjà des activités liées à l’Agribusiness, les nouvelles technologies et d’autres domaines d’activités.
Itamara Randriamamonjy