Nouveau départ

Alea jacta est. Le sort en est jeté. Le vin est tiré, il faut le boire. Les premiers résultats du premier tour de la présidentielle sont sans équivoque. Le candidat Andry Rajoelina entamera un second mandat. Plus tôt que prévu, même étant donné qu’à l’allure où les résultats arrivent, une victoire au premier tour est très probable. Autrement dit, l’investiture prévue en janvier pourrait être avancée. On n’en est pas encore là. Ce qui est certain c’est que ce second mandat ne sera pas un long fleuve tranquille. Bien que sa victoire s’annonce écrasante, l’ancien nouveau président devra tenir compte de plusieurs paramètres. D’abord, avec un taux d’abstention frôlant les 70%, il doit modérer son triomphe. Ceux qui encourageaient le boycott estiment, d’ailleurs, qu’ils ont gagné l’élection. Ce qui n’est pas faux, mais les absents ont toujours tort.

On se demande où sont passées toutes les personnes qui ont rempli les stades pendant la campagne ? Quoi qu’on en dise, il y a une grande masse d’électeurs qui réclament un changement. Non seulement des changements des structures et institutions électorales, objets des revendications du collectif des candidats, mais aussi et surtout des changements des conditions sociales de la population. Il est ahurissant de constater qu’en pleine campagne électorale, la population de la capitale est privée d’eau et d’électricité. Que l’insécurité atteint un point culminant. Pour toutes ces raisons, les électeurs auraient boudé les urnes sans avoir besoin de l’appel de l’opposition.

Le nouveau président sera aussi le président des 30% qui ont accompli leur devoir, de ceux qui ont voté pour lui, des 70% qui se sont abstenus et de ceux qui ont voté d’autres candidats.

Il va falloir rectifier certains tirs qui ont fait que ce premier mandat ait été émaillé de beaucoup de bavures qui ont fini par masquer les réalisations du pouvoir. Et c’est urgent. Les cent premiers jours du nouveau mandat, qualifiés de période de grâce, devraient être marqués par des mesures significatives ayant des impacts directs et palpables sur la population.

Il faut avoir l’humilité de reconnaître que tout n’a pas été parfait et que des ajustements sont nécessaires. Mettre de côté les affaires du parti et prendre l’étoffe et le costume du président. Un exercice de style souvent difficile mais incontournable pour mieux amorcer ce nouveau départ. C’est même l’antidote des aspects létaux de l’abstention.

Sylvain Ranjalahy

2 Commentaires

  1. Un nouveau départ dans la débandade totale . Un président mal élu et dont la légitimité est sujet à caution .La lecture plus fine des résultats avec un taux de participation autour de 20% dans la capitale où se concentre l'électorat le plus instruit et cultivé signe un échec politique retentissant et un rejet populaire massif . On ne gouverne pas un pays avec une adhésion aussi insignifiante de la population .Rien ne sera plus comme avant et l'avenir politique du candidat "VAZAHA TARATASY" traitre à la nation et imposteur est plus que compromis . Le vent du changement initié par le collectif des candidats n'est plus qu'une question de temps . L'oligarque mafieux Mamy Ravaromanga de Rainilainga aura beaucoup à perdre .

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