ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE - La SADC se pose en strict observateur



La mission d'observation électorale de la  SADC est composée d'une cinquantaine de membre, déployée dans les six province
La mission d’observation électorale de la SADC est officiellement lancée. Son chef de file souligne que la question du report du scrutin présidentiel ne figure pas dans son mandat.

Une observation électorale. Voilà le mandat attribué aux missionnaires de la Communauté de développement des Etats d’Afrique australe (SADC). Une attribution soulignée durant le lancement officiel de leurs activités, hier, à Ivandry. 

“Il est essentiel que toutes les parties prenantes comprennent que le mandat de la SEOM [mission d’observation électorale de la SADC] est de déterminer que l’État membre, qui organise les élections, respecte les dispositions pertinentes, les principes et les lignes directrices régissant les élections démocratiques de la SADC”, souligne d’entrée le porte-parole de la mission. Des mots réaffirmés par le général Godfrey Miyanda, ancien Vice-président de la Zambie, qui est le chef de file de cette mission d’observation électorale. 

Dans sa courte prise de parole, le chef de mission de la SEOM renchérit donc, “nous sommes ici pour observer. Je pense qu’il est très important de savoir que nous n’avons pas de mandat juridique pour reporter les élections, ou donner des conseils en ce qui concerne les élections”. Il s’agit d’une réponse aux différentes interventions de l’assistance qui sonnent comme des requêtes et des interpellations. Une réponse, surtout, à ceux qui réclament “la suspension” du processus électoral. 

Préserver la paix

Selon le discours d’ouverture de la cérémonie d’hier, “afin d’obtenir des bases objectives et impartiales sur lesquelles tirer ses conclusions, la SEOM se doit nécessairement de consulter un éventail large, diversifié et illimité de parties prenantes”. Une intention démontrée par l’invitation d’un large panel d’acteurs politiques et électoraux à Ivandry. Le gouvernement, le collectif des candidats, les autres entités d’opposition, ou encore, la société civile ont été représentés. 

Ceux qui veulent “la suspension” du processus électoral ont ainsi profité de l’occasion pour défendre leur revendication. “Si nous prenons la parole, c’est que nous avons confiance en notre bon droit. (...) Je comprends très bien que vous n’avez pas la compétence pour modifier la date des élections. En revanche, l’observation ne consiste pas à se comporter comme un spectateur passif devant une situation catastrophique”, argue ainsi le professeur Raymond Ranjeva. 

Parlant au nom de la plateforme de médiation conduite par la présidente de l’Assemblée nationale, le professeur Ranjeva table, notamment, sur ce qu’il qualifie “d’illégalités, d’incohérences et d’inconstitutionnalités”, des actes de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC). Une ligne également défendue par maître Toky Ramilison qui a parlé au nom du collectif des candidats. Les membres de cette entité comptent, justement, appeler au boycott du scrutin du 16 novembre. 

Dans l’ensemble, ces arguments ont déjà été martelés par l’opposition lors de leurs rencontres avec la mission d’évaluation préélectorale de la SADC, de fin juillet à début août. Cependant, la ligne de conduite de l’organisation régionale est de soutenir le processus électoral. Une position bétonnée par le sommet des chefs d’État et de gouvernement de la SADC. Lors de leur réunion extraordinaire, le 4 novembre, cette instance suprême de la SADC a “fait part de ses vœux de paix et de succès” pour l’élection à venir à Madagascar.  

L’envoi d’une mission d’observation électorale confirme cette posture de la SADC. Dans l’échiquier des relations internationales, c’est à elle, en tant qu’organisation régionale d’être en première ligne de la préservation de la paix au sein de ses États membres. Suivant les cas, sa position reflète ou conditionne celle des autres entités internationales qu’elles soient continentales ou mondiales. Aussi, selon la SEOM, “la SADC exhorte tous les électeurs inscrits à exercer leur droit civique et politique en se rendant aux urnes le 16 novembre”. 

Garry Fabrice Ranaivoson

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne