Elle sera de nouveau parmi nous. La semaine à venir, l’actuelle directrice des opérations de la Banque mondiale, Marie-Chantal Uwanyligira, ex-représentante résidente de cette même institution à Madagascar, devrait revenir au pays. Si l’on se fie à l’annonce faite par le ministère de l’Économie et des finances. Sa visite sera consacrée à l’opération de sauvetage de Madagascar Airlines. L’État malgache a accepté de financer son plan d’affaires, baptisé Phœnix 2030, et la Banque mondiale va lui rembourser sous forme de prêt.
Connue pour sa rigueur en la matière, les marchandages s’annoncent serrés avec la directrice des opérations de la Banque mondiale, ayant une connaissance pointue des pratiques financières à Madagascar. Elle n’a pas hésité à crever l’abcès sur la mauvaise gestion du Projet d’amélioration de la gouvernance de l’électricité, Pagose, financé par la Banque mondiale, au profit de la Jirama.
Le 26 novembre 2021, la Banque mondiale a adressé une lettre à la ministre de l’Économie et des finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison pour exiger le remboursement de 1 752 813,92 dollars par la Jirama dont 616 179 dollars en une semaine, à cause des dépenses inéligibles au regard des dogmes financiers du Groupe de la Banque mondiale. Une échéance respectée par la Jirama sous la pression de Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, soucieuse de garder les bonnes relations avec la Banque mondiale.
Selon des sources concordantes, cet appui financier de l’État servirait à éponger les dettes colossales de Madagascar Airlines avant de passer à autre chose. Comme l’achat d’un appareil. Étant donné que la piste, c’est le cas de le dire, de l’Embraer E91, a été abandonné en cours de route. Un « avion maudit » selon certains spécialistes en la matière. Madagascar Airlines a-t-elle trouvé une aire de dégagement ? Tout reste à prouver.
Eric Ranjalahy